Samedi 16 août 2014 - ARLES

Samedi 16 août 2014 - ARLES

Aujourd'hui visite de Arles, le mistral souffle fort et la conduite n'est pas aisée. Cependant la tempêrature reste élevée.A première vue Arles présente un visage semblable à Orange et Carpentras : des villes fortement métissées -on se croirait en Espagne- avec de hautes façades de pierre blonde garnies de fenêtres aux volets peints en vert amande, ou bleu-gris. Mais ces façades sont bien négligées, en mauvais état, et les ruelles ne connaissent pas souvent le balai. Dommage...

Le centre historique, vue sur le Rhône

Nous attaquons un circuit riche en découvertes, et  nous commençons par les Thermes de Constantin. Certes, le site est en ruine, mais on distingue bien les différentes pièces (piscines chaude, froide, etc...) et le système de chauffage est visible et bien expliqué. Néanmoins, ces thermes qui disposaient aussi de salles de sport et de bibliothèque, entre autres, sont encore en partie enfouies sous les maisons environnantes.

Après un passage aux thermes, nous nous rendons aux arènes. C'est une belle construction, dotées d'arches sculptées et harmonieuses. Le site a dû être fort beau lors de son édification (1er siècle après JC). La restauration se poursuit, et les arènes sont encore largement utilisées aujourd'hui pour des spectacles de tauromachie. D'ailleurs, des panneaux indiquent un spectacle pour le soir même, et les réservations sont ouvertes.

Un théatre antique voisine avec les arènes, et nous y allons. Construit sur le modèle du célèbre théâtre d'Orange que nous avons admiré il y a peu, il est malheureusement moins bien conservé. Du mur de fond de scène, il ne reste que quelques colonnes, mais les gradins et l'orchestre sont bien restaurés. La scène est toujours utilisée actuellement pour des spectacles. Par ailleurs, nous découvrons à l'endroit des coulisses, de nombreux chapiteaux de colonnes et des frontons sculptés magnifiques, entassés en attendant -peut-être- une réutilisation lors d'une restauration future.

Hop ! direction Eglise saint Trophime : Le portail sculpté de nombreux personnages et de colonnettes est absolument magnifique dans sa recherche du détail. L'intérieur nous surprend par sa hauteur alors que que l'édifice est très sobre, mais surtout, les déambulatoires des côtés sont comme la nef, très hauts, mais incroyablement étroits ! Toutefois, notre coup de coeur va plutot à son cloître, en restauration pour une partie : colonettes doublées alternent avec des colonnes plus larges creusées en niches pour des statues ou des scènes de l'évangile ou de la vie de saint Trophime. Ces représentations sont d'une grande richesse par leur grande finesse et par la quantité de personnages ou d'animaux représentés. Cette profusion contraste largement avec la grande sobriété de l'église. Un ingénieux système de récupération des eaux de pluie me bluffe : les toits en pente récupère l'eau qui est dirigée vers un collecteur principal, lequel renvoit cette même eau dans une sorte de puits de réserve. Un esprit écologique avant l'heure !

Nous terminons cette visite de l'Arles ancien par la découverte de la nécropole des Alyscamps : cette monumentale nécropole a accueilli les sarcophages des défunts depuis l'époque gallo-romaine jusqu'au 12e siècle environ. L'Allée des Sarcophages mène à la nécropole proprement dite. Cette allée est bordée de sarcophages de pierre et nous conduit devant l'église Saint Honorat ; cette église était la gardienne des reliques de Saint Trophime et Saint Genest, ce qui explique la quantité astronomique de sarcophages disposés comme les carreaux d'un pavage, quasiment entassés, pour se trouver "plus près" des reliques ! Les reliques seront déplacées dans la cathédrale et progressivement, la nécropole abandonnée, puis pillée voire même saccagée. Ce que nous pouvons voir aujourd'hui est le résultat d'un ré-arrangement du site, réalisé en se rapprochant le plus possible de la conception d'origine. La vision de la nécropole est quelque chose d'inoubliable....

Nos pieds n'en peuvent plus, et nous regagnons notre petit camping à la ferme pour gouter un repos bien mérité en admirant les graminées qui se balancent sous les assauts du Mistral qui ne nous a pas quittés depuis notre départ de Draguignan.