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1 août 2016

Lundi 1er août 2016 - BOLOGNE

Lundi 1er août 2016 - BOLOGNE

En fait, à part les pâtes bolognaises…. Certes, la ville semblait particulièrement intéressante, mais nous ne voyions pas très bien à quoi nous attendre. Et finalement….

Bologne est une ville de la plaine du Pô, un fleuve qui facilite l’irrigation des cultures, mais aussi les inondations. Par conséquent, les routes sont de grands échangeurs aux circonvolutions compliquées, suspendus en hauteur afin d’éviter toute mise hors service de la chaussée. Depuis les routes, on voit très bien les rizières qui occupent plus particulièrement cette zone. Les faubourgs de Bologne s’apparentent à des friches industrielles aux bâtiments tagués et à l’abandon. La prostitution y est présente. Bref, c’est le portrait des faubourgs de bien des grandes cités d’aujourd’hui.

Notre camping se trouve plus ou moins dans ce secteur. Toutefois, il est très bien entretenu, sanitaires nickel, beaux emplacements, équipements pour lavage du linge. Par contre, pas de point Mini-Market pour s’approvisionner. Les caravanes camping-cars et tentes y sont accueillis, et on peut également y louer de coquets bungalows de briquettes rouges. Le personnel de la réception, par contre, réduit sa coopération au minimum et ne donne de renseignements que si on les lui demande. Mais bon, on est à 20 minutes de la ville en utilisant le bus qui s’arrête devant le camping et il est difficile de trouver mieux.

Fin de première journée en pause au camping, nous nous rendrons à Bologne demain par le bus, sachant qu’il n’y en a qu’un toutes les deux heures, dans les deux sens.

Centro Turistico CITTA DE BOLOGNA
Via Romita 12/4a
BOLOGNA

 

Mardi 2 août 2016 - BOLOGNE

Allez, c’est parti ! Bus ce matin à 9H après avoir acheté les tickets au bar du camping (2,40 € aller-retour).

En 20 mn nous descendons au terminus (via dei mille) qui est tout proche du centre ancien où sont regroupés les plus beaux sites de la ville. Il semble que nos voisins italiens aient des préoccupations très proches des nôtres, puisque nous tombons dans une manifestation qui regroupe 50 villes du pays ou associations qui défilent en une longue manifestation sur la via del  independanzia contre le terrorisme en particulier, le fascisme, la corruption et le mensonge également…. Nous laissons passer le défilé et prenons la direction Plazza Maggiore, car un point info va nous y remettre un plan suffisamment grand pour être annoté.

20160802_093653

La ville présente pas mal de similitudes avec Padoue. Les arcades des rez-de-chaussée des immeubles sont présentes dans toutes les rues du centre-ville ancien, et abritent un nombre effarant de boutiques. L’ambiance y est donc fort animée, une foule nombreuse parcourt tous ces trottoirs couverts, les vitrines sont jolies. Certes, ces galeries sont connues pour abriter des boutiques souvent chères, et c’est vrai dans le cas de créateurs (Une combinaison-pantalon à 800 euros, vu !) mais ces boutiques voisinent sans difficultés avec des boutiques un peu  meilleur marché, des enseignes franchisées internationales ou des boutiques indépendantes. La bolonaise est élégante, mince,  pas très grande, et souvent brune voire très brune.

DSCF7260

A Padoue et surtout à Bologne , être élégant(e) c’est aussi être « en représentation » : sac, chaussures, bijoux sont assortis. Les tenues sont audacieuses, parfois originales, mais jamais vulgaires. D’ailleurs, les jeunes femmes portent tous ces modèles avec un naturel confondant. Elles sont très féminines et curieusement, ont gardé une silhouette qui reste celle des actrices des années 50/60 comme Gina Lollobrigida. Cette année, les tendances sont aux shorts du plus riquiqui au plus classique assortis de petits hauts genre mousseline un peu flottants ou colorés (végétaux stylisés ou dessins géométriques). Sinon, les robes font un tabac avec leur forme inspirée des années 50, qu’elles portent avec une fraicheur incomparable. Ici comme à Padoue, on ne porte pas de talons hauts, mais des sandales plates qui vont du modèle ethnique au modèle le plus sophistiqué en passant par le style branché ou kitsch. C’est la folie !

La devise, ici, c’est : Des centaines de chaussures, et seulement deux pieds !

Les coiffures sont moins recherchées, mais les bolonaises prennent soin de leurs cheveux et de leur peau, comme à Florence. Pas de coiffures ou de coupes compliquées, pas de maquillage, mais une bonne santé et donc pas de défauts. Les hommes sont très soignés et beaucoup ont un petit air de prince indien !

Bologne a toujours été une ville prospère et intellectuelle : université, bibliothèque, nombre invraisemblable de musées, de théâtres, et ce depuis très longtemps.

Voilà pourquoi nous sommes scotchés devant le merveilleux quartier médiéval qui se déroule devant nous, principalement pour le fait que le nombre de bâtiments d’époque encore en bon état, toujours utilisés ou habités dépasse ce que nous avons vu dans d’autres villes.

20160802_101814

Au milieu de la plazza maggiore, se trouve la fontaine de Neptune…. Que nous ne verrons pas, car elle est enturbannée en attendant une remise en état.  A droite, le palazzo communale, avec sa belle façade de briquettes rouges, surnommé Salaborsa a changé son rôle économique d’origine pour devenir une bibliothèque-médiathèque des plus fréquentées par toute la ville. Au fond, un petit palais (qui ne se visite pas) était le siège de la confrérie des notaires. A droite le palais du podestat et le palais du roi Enzo ne se visitent pas non plus mais les grilles permettent de jeter un coup d’œil aux cours, majestueux escaliers et arcades qui composaient leurs rez-de-chaussée.

Basilique San Petronio

Au fond de la place, la basilique San Petronio nous ouvre ses portes.

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C’est un édifice qui, commencé en 1390, ne verra ses voûtes posées qu’au 17e siècle, ce qui explique pourquoi la décoration va des fresques les plus simples à une décoration plutôt baroque.

San Petronio est le saint patron de la ville et il est représenté avec une main ouverte à plat sur laquelle repose une mini-ville de Bologne.

A San Petronio, ça ne rigole pas : le gardien est intraitable : pas de shorts, pas d’épaules dénudées.

Il y a 30 ans, je m’étais fait refoulée au seuil de la basilique St Marc de Venise, pour cause de robe à bretelles, et cela m’a servi de leçon. Depuis, en Italie comme en Espagne ou en Autriche, nous faisons preuve de prévoyance. Seconde épreuve : pas de photos, sauf si on participe à l’entretien de l’édifice en versant 2 euros.

Le principe peut hérisser, mais l’Italie, l’Espagne et la France comptent parmi les pays les plus riches en patrimoine historique… un patrimoine dont l’entretien coûte très cher aux municipalités et aux instances religieuses quand ce sont elles qui gèrent l’édifice. Depuis quelques années, ce principe s’est généralisé : soit on paye un prix d’entrée, soit on participe d’une manière ou d’une autre à l’entretien de l’église. Donc, nous y allons de notre obole, qui est amplement méritée car la basilique est belle.

La façade extérieure est en briquettes rouges, recouverte de marbre blanc mais jusqu’à mi-hauteur, seulement. Le portail central en marbre est surmonté d’un linteau tout sculpté de différentes petites scènes d’une grande finesse, réalisées par jacopo delle quercia.  L’intérieur est vraiment joli, avec ses murs et piliers en stuc blanc et corail.  

Malheureusement, au moins 5 chapelles de la nef gauche sont en travaux. Toutefois, l’une nous réserve une belle surprise avec plusieurs « tableaux » de pierre sculptée par Jacopo delle quercia : il s’agit de scènes de l’histoire sainte, très imagées et expressives.

Une autre présente un autel surmonté d’un tableau au centre duquel est creusé une niche qui présente une scène sculptée avec la vierge. L’effet donné est plein de relief, c’est original et vraiment joli.

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Des vitraux ronds en grisailles, très en hauteurs apportent une lumière complémentaire aux grands vitraux colorés retraçant des scènes de l’histoire sainte.

Une autre chapelle, dédiée à sainte Brigitte, ce qui n’est déjà pas si courant ici, développe sur ses trois faces de très belles fresques à partir de la mi-hauteur, le bas étant peint d’une belle couleur corail mouchetée de motifs géométriques jaunes.

Le chœur a un air de petit temple payen, avec sa forme ronde reposant sur 4 colonnes blanches. Suspendu en son milieu, un luxueux crucifix d’or de belle dimension, incrusté de pierres colorées, attire tous les regards. Cette petite construction est comme installée sur une terrasse parcourue par une balustrade ; deux escaliers descendent de chaque côté.

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Une chapelle un peu en retrait, qui répond au nom de chapelle des saintes blessures du christ est particulièrement émouvante : le fond de la scène représente le golgotha. Au premier rang, le corps de Jésus descendu de la croix est déposé de tout son long devant Marie et les saintes femmes, St Jean l’Evangéliste, Joseph d’Arimathie et Sainte Marie-Madeleine. L’expression des personnages, qui relève à la fois du chagrin et de la compassion, est magnifiquement bien rendue.

De luxueuses chapelles ornent le côté droit de la basilique, notamment l’une dite chapelle des reliquaires qui contient pas moins de 38 coffrets.

Eglise Saint Dominique

Nous sommes lancés dans notre élan de visite des églises, et sortons du cœur du centre-ville pour  nous rendre dans un quartier un peu plus calme où se trouve l’église saint Dominique commencée au 13e siècle et modifiée au 18e. C’est toujours la communauté dominicaine qui gère l’édifice. Extérieurement, la basilique est relativement austère, toute en briquettes rouges. Par contre, l’intérieur étincelle de blancheur, dans un style renaissance. Des médaillons peints apposés entre les piliers à mi-hauteur  montrent des scènes de la vie du saint.

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Le tombeau du saint est des plus remarquable : la chapelle où il repose est en demi-cercle et accueille le sarcophage tout blanc et très orné sur plusieurs niveaux de scènes et de personnages. Le fond en demi-cercle est creusés de niches sur deux niveaux : le premier accueille des statuts, les niches du second sont ornées de draperies. Le plafond, entièrement peint, est en forme de demi coupole. Juste avant l’endroit où s’élève le tombeau, une tourelle en lanterneau entièrement peinte également forme comme un puits de lumière qui éclaire toute la chapelle. Michel-Ange a participé à la décoration de cette chapelle.

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Nous ressortons dans l’intention de visiter le cloître, mais nous nous égarons quelque peu dans les couloirs et aboutissons dans un cloître un peu négligé, qui abrite une colonie de tortues ! Nous nous amusons pendant quelques instants à les regarder…  Enfin, nous retrouvons le « bon » cloître, où éclatent les couleurs des lauriers-fleurs, qui contrastent avec la pelouse et les murs couleurs ocre.

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A la sortie de la basilique, il fait bien chaud ! et une sérieuse envie de pause nous envahit. Hop, le petit resto d’en-face va faire l’affaire. Et il la fait, effectivement ! Il propose deux menus (ou d’autres plats sont disponibles à l’ardoise, si on préfère) et nous allons manger les meilleures pâtes : bolognaises pour l’un, carbonara pour l’autre, fourrée à la crème d’aubergine pour moi ; chaque plat coûte 8,90 euros Les italiens ont cet art de vous présenter un plat de pâtes de façon artistique, comme une création : la quantité est raisonnable mais délicieuse. En tout cas, de quoi vous donner honte de considérer les pâtes comme un plat vite préparé, vite mangé, et sans âme !

Le tout est accompagné d’un expresso délicieux, servi par un personnel jeune et enthousiaste.

Fans de (bonnes) pâtes, rendez-vous  au :

Caffe SAN DOMENICO 
Via garibaldi 5
BOLOGNA

Nous revenons vers le centre-ville en passant par le quartier appelé IL QUADRILATERO. C’est un ensemble de petites rues sur lesquelles veille la MERCANZIA (loge des marchand, du 14e siècle, ornée des écussons des différentes corporations) où se déroulait l’ancien marché. Aujourd’hui, beaucoup de petites boutiques y proposent des spécialités.

Bologne, la ville-aux-tours….. nombre d’entre elles ont disparu ou ne se visitent pas, mais la plus grande, la Tour des Asinelli, qui date de 1109 atteint 97 mètres de hauteur. On peut y monter par un escalier de meunier en bois. Deux d’entre nous ne résistent pas au défi, d’autant que le panorama sur la ville est superbe d’en haut. Défi réussi, au prix de beaucoup de sueur, mais avec toute ma compassion, cela va sans dire !

 

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Bon, journée bien remplie, retour au camping en vue !... sauf que le bus n’est que dans une heure. Nous faisons quelques courses, car le réfrigérateur commence à se vider, et nous nous installons presque face à l’arrêt de bus dans un petit café sous les arcades, devant un grand verre de coca-citron. Le service n’est pas très enthousiaste, mais nous patientons assez agréablement en regardant l’animation de la rue.

 

En cas de grande soif ou pour patienter :

Cafetteria GALLIERA
Via Galliera 58
BOLOGNA

 

Mercredi 3 août 2016

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Aujourd’hui, pour ma part, j’avais envie d’une journée plus calme. Bologne est une ville animée et… bruyante ! Mes souhaits ne seront pas réellement exaucés mais comment résister ?

Parcours des jardins et des rivières

Un « parcours » des jardins de la ville est possible. Cependant, le mot « jardin » est parfois un peu galvaudé, car il correspond souvent à un petit espace vert qui tient plus du square citadin que d’un véritable jardin. Toutefois, celui appelé Giardino della montagnola est intéressant par sa forme ovoïde, situé sur un plateau auquel on accède par une série d’escaliers en quinconces. On y trouve un joli bassin entouré de pelouses ombragées. Autour du bassin, des statues de sirènes alanguies, tenant des conques marines pour asperger leur congénères ou peignant langoureusement leurs interminables chevelures, y voisinent avec des statues de félins égorgeant leurs proies. Curieux assemblage, mais les statues sont très réalistes.

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Redescente en ville pour découvrir des points de vue souvent bien cachés, desquels on peut admirer le réseau de canaux et écluses mis en places à la fin du 12e siècle, afin de distribuer l’eau partout en ville et de servir aussi de source d’énergie, notamment pour faire fonctionner les moulins. Une partie des canaux est souterrain mais quelques passages sont visibles dans la ville. Nous arriverons à en trouver 4 . L’un d’eux est situé à l’autre bout de la ville et nous n’aurons pas le temps de pousser jusques là, ce qui est bien dommage car il passe au pied de murailles et l’endroit est très joli.

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A force de déambuler dans les petites rues  à la recherche de nos canaux, nous tombons sur une fromagerie. Aïe ! les gourmands que nous sommes ne peuvent pas résister à l’appel d’une belle part de parmesan que nous dégusterons en lamelles en apéritif. Le fromager est ravi de notre enthousiasme et c’est un vrai professionnel.

De passage à Bologne, et envie de fromage affiné avec art ?

Allez AL REGNO DELLE FORMA
45 via Oberdan
BOLOGNA

Musée médiéval

Le Musée médiéval de Bologne est intéressant car il regroupe sur une même période des objets d’art de différents pays. On retrouve ainsi, à une date donnée, des objets provenant d’Algérie aussi bien que d’Asie ou d’Europe. Des sarcophages sont également exposés, notamment ceux de notables, des professeurs plus particulièrement. Les décors sculptés sur les différentes faces représentent le professeur  entouré de ses élèves installés dans une salle de classe. Ceux-ci sont souvent représentés de manière très expressive, parfois même avec humour : celui qui « copie » sur son voisin, celui qui rêvasse, le mécontent, etc… Quelques stèles de chevaliers sont également visibles, dont une particulièrement ornée : les poignets et certains ornements du costume sont en métal incrusté dans la pierre. Une salle regroupe des armes, de facture européenne, mais surtout ottomanes et mongoles : arcs, carquois, selles, parements divers pour le cheval, tous objets rarement exposés, en tout cas.

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Dans une salle au sous-sol, de monumentaux livres de musique, tout enluminés. Tous ne provenant pas de la même époque, on peut mesurer l’évolution des techniques d’enluminures, les dernières productions étant d’une minutie et d’une finesse remarquables.

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La fatigue se fait sentir, et notre petite équipe décide de retrouver le brave Elliot qui patiente tranquillement au camping. Un peu de repos permettra de récapituler les nombreuses merveilles que nous avons à cœur de partager sur ce blog avec vous tous.

 

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