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23 juillet 2018

Lundi 23-24-25 juillet - SINTRA

Lundi 23 juillet 2018 - SINTRA

Nous sommes lundi matin et nous partons explorer Sintra, un site vanté sur tous les guides de tourisme du Portugal. Un incontournable qui me fait craindre une forte foule, et qui va nécessiter bus + train + autre bus (!) mais qui promet du beau, beaucoup de beau.

 D'abord, SINTRA, c'est quoi ?

C'est un site éloigné de la capitale d'une vingtaine de kilomètres, qui se concentre sur une énorme colline. L'endroit bénéficie d'un micro-climat océanique donc particulièrement doux. D'abord occupé par les Celtes, il accueillit ensuite une forteresse maure au Xe siècle et fut reconquis définitivement en 1147.

Le régime politique du Portugal est monarchique  à cette époque et les différents souverains qui vont se succéder vont se passionner pour ce site qui va progressivement arborer des palais à partir du xve siècle dont l'aspect va changer au cours du temps et des modes.

Au 19e siècle, le mouvement romantique touche tous les arts : littérature, peinture, musique, et évidemment architecture. On remet au goût du jour tout ce qui touche à la nature, à la mythologie grecque et romaine. Mais on se mêle aussi d'humanisme et de social, on s'intéresse aux autres civilisations notamment mauresque et asiatique. Aux monuments édifiés par les membres de la famille royale vont se joindre les "folies" et résidences d'été construites par de riches hommes d'affaires, ambassadeurs, artistes, etc. On peut aujourd'hui admirer des palais inspirés de l'architecture indienne ou mauresque, ou encore tout droit sortis du domaine de la fantasy. Ces palais et villas sont assortis d'immenses parcs totalement aménagés dans le style "jardin à l'anglaise" avec grottes, fontaines et cascades, le tout au milieu d'une nature foisonnante aù les espèces locales voisinent avec des espèces totalement exotiques (jardin mexicain, vallée de fougères) et les fausses ruines qui instaurent une touche de mystère dans le goût romantique de l'époque.


Aujourd'hui, le secteur entier de SINTRA HISTORIQUE a été classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1995 et depuis 2007, la SOCIETE PARQUES DE SINTRA-MONTE DA LUA S.A. assure la gestion de tous les parcs et édifices appartenant à l'état portugais. Les efforts constants et le sérieux de cette société de gestion lui ont valu une médaille de l'état en attribution au meilleur projet de restauration et de mise en valeur du patrimoine.

Petit florilège des visites possibles  :

  • Palais de Setais
  • Palais de Montserrate
  • Palais de Pena
  • Château des Maures
  • Quinta de la Regaleira
  • Palais national de Sintra
  • Villa sassetti
  • Couvent des Capucins

 
Si l'on prétend devant vous qu'une journée suffit à visiter Sintra, n'en croyez donc rien ! Bien sûr, il faut pouvoir faire un choix dans cette liste de monuments tous plus beaux les uns que les autres (sans compter leurs parcs !) mais si vous voulez vous imprégner de la beauté de ce site et vous replonger dans la riche vie culturelle du 19e siècle, allez-y plusieurs jours. Pour notre part, nous y avons consacré trois jours, et n'avons pas tout vu...

Avant de vous lancer à l'aventure, deux ou trois précisions :

SINTRA est une colline donc absolument tous les monuments sont construits à flanc de pente, ce qui signifie que vous allez souvent grimper. Les allées sont pavées de calades donc le sol est irrégulier et ce n'est pas génial avec les poussettes d'enfant et les fauteuils pour personnes âgées ou handicapées, sans compter les petits passages et innombrables escaliers de pierre aux marches très hautes y compris dans les parcs. Il vaut mieux donc prévoir de bonnes chaussures.

Vérifiez la météo car si le temps est très couvert, Vous serez dans la brume pour toutes vos visites, il peut faire frais voire très frais et même pleuvoir, sans parler des difficultés à réaliser de bonnes photos.

Que vous envisagiez une seule visite ou plusieurs, ne renoncez pas à demander un audioguide à la caisse de paiement car vous passeriez sur des détails intéressants qui vous échapperons totalement : On a cherché à cultiver le mystère, à SINTRA ! Contrairement à d'autres pays, on ne distribue pas de petit fascicule d'explications sur le monument, seulement un plan. Prenez-le néanmoins, surtout pour découvrir les parcs car ils font plusieurs hectares.
 
Vous pouvez vous rendre à SINTRA en voiture, mais attendez-vous à prendre une grande leçon de patience. Il y a peu de places pour se garer et beaucoup de monde ! Nous vous incitons plutôt à utiliser les transports en commun :

Train à partir de Lisbonne, soit à la gare Rossio soit à la gare Oriente, soit à la gare Benfica (4,50 euros par personne aller-retour Lisbonne/Sintra). Pensez à votre carte de transport !

Si, comme nous, vous avez posé vos valises au Camping de Lisbonne, un service régulier de bus fait les trajets jusqu'au centre-ville pour aller à la gare :

  • le bus 750 se prend à un arrêt situé juste à gauche à la sortie du camping et, pour 1,85 euros par personne (payables en espèces ou avec la carte de transports) on peut se rendre à la gare Benfica pour prendre le train vers SINTRA (trajet d'environ 30mn). Comptez environ 7 arrêts de bus jusqu'à la gare. MAIS ATTENTION POUR LE RETOUR ! Le bus 750 ne vous ramène pas devant le camping mais à un arrêt situé environ 150mètres plus haut sur le trottoir d'en face, si bien qu'au départ de la gare, il n'y a que 6 arrêts au retour. Le bus 750 partage cet arrêt de retour avec le bus 714.
  • le bus 714 se prend à un arrêt situé sur la droite à la sortie du camping en remontant la route sur environ 150 mètres.On peut l'utiliser pour se rendre à la gare Rossio en centre ville de Lisbonne où il y a également des trains en direction de SINTRA. Ce 714 est plus particulièrement utile si vous désirez visiter Lisbonne car il vous dépose en plein centre ville (terminus place Figueira) où on peut le reprendre pour le retour. Compter 1h pour arriver à la Place Figueiras qui est très proche de la gare Rossio.


Les arrêts de bus sont bien signalés et comportent tous les tableaux avec les horaires. Le camping peut aussi vous les fournir. Les coûts sont équivalents dans les deux options.


ARRIVEE A SINTRA :

Le train passe par la partie nord-ouest de Lisbonne. On est loin du centre-ville et de ses grands immeubles aux balcons en fer forgé ! Ici sont les faubourgs pauvres de la capitale : barres d'immeubles en grande promiscuité, espaces verts retournés à la riche. Les bâtiments souffrent d'un net manque de maintenance et les façades sont dégradées. Ici, les balcons en fer forgé sont remplacés par des oriels, plus difficiles à entretenir et il en résulte une triste impression de vétusté.

Au bout de 30 minutes, complet changement : la nature reprend ses droits et on commence à voir des villages blancs au toits orangés aux pans peu inclinés qui colonisent les collines. Peu à peu apparaissent les premières villas, avec leurs galeries à colonnades et leurs terrasses balconnières, leurs jardins opulents et fleuris : bougainvillées, lantanas, hortensias, liseron de Mauritanie...

On arrive à la gare de Sintra-ville. Dès la sortie de la gare, nous sommes assaillis par les différentes compagnies qui proposent divers circuits et moyens de transport pour découvrir la SINTRA historique qui n'est pas exactement en centre-ville.

L'office du tourisme propose deux circuits différents (bus 434 ou bus 435), permettant ainsi de visiter différents palais, tickets en vente à l'office du tourisme (compagnie Scotturb). Le système "hop on hop off" permet de descendre à chaque palais compris dans le circuit et à reprendre le bus de la même compagnie pour continuer le circuit durant toute la journée. Il existe deux circuits différents, l'un desservi par le bus 435 qui coûte 5 euros par personne, et le second par le bus 434 au prix de 6,90 euros par personne.

La compagnie City-Sight-Seeing, les fameux bus rouge présents dans toutes les capitales et les sites touristiques propose elle aussi un système équivalent.

Plus cher (à partir de 40 euros) mais plus fun, les tuk-tuk : triporteurs vespa qui peuvent emmener jusqu'à 4 personnes et qui s'utilisent un peu comme des taxis car ils sont garés devant chaque monument.

Il reste aussi la solution de marcher (euh, enfin, grimper...) et c'est ce que nous avons fait pour nous rendre au PALACIO NACIONAL DE SINTRA ce qui est aussi une occasion de parcourir la ville :

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Palais National de Sintra

Le site de ce palais a d'abord été celui d'une forteresse maure, puis celui d'un palais royal à partir de 1281 suite à la reconquête. Différentes modifications ont été apportées à l'édifice au cours des années (et des souverains) qui suivirent, tout en y associant l'héritage architectural et artistique mauresque. La décoration en azulejos, la forme des fenêtres, le goût pour les fontaines, petites cours intérieures et les terrasses-jardins en sont la preuve.
Les premiers azulejos, souvent unis blancs ou verts, datent du 16e siècle. S'ajouteront au fil des années les azulejos à dessins géométriques d'inspiration mauresque importés de Séville, puis une mode tout à fait typique du portugal : azulejos décorés de scènes de genre (comme les oeuvres de Watteau en France) en bleu sur fond blanc qui rappellent fortement la faïence de Delft.

Les pièces qu'on visite sont très belles, nombreuses et abondamment garnies avec de beaux plafonds de bois, peints, sculptés et dorés notamment la salle aux blasons qui est splendide. On admire également, entre autres, la Salle Arabe, la Salle des Cygnes (salle d'apparat, de banquets et de fêtes), la Chambre des Invités (somptueuse), la Salle des Pies (on y recevait les ambassadeurs étrangers et les notables du royaume). Les fameuses pies représenteraient les dames de la cour, promptes à colporter auprès de la reine les frasques réelles ou supposées du roi, lequel se serait disculpé en qualifiant son action de "faite en tout bien tout honneur". Depuis, chacune des pies peintes au plafond tient dans son bec une petite banderole portant cette sentence qui devint la devise du roi. Les monumentales cuisines (situées sous les immenses cheminées blanches de 33 mètres de haut) sont superbes et exposent des ustensiles culinaires en cuivre nombreux et particulièrement bien conservés.

Notre visite aura duré deux heures.

Prix par adulte : 10 euros
Prix spéciaux pour enfants, jeunes et retraités, ou pour familles.
Ouvert de 9h30 à 19h durant l'été, jusqu'à 18h en basse saison.
Audioguides + plan

Réservation possible sur : https://www.tiqets.com/fr/lisbonne-c76528/palais-national-de-sintra-coupe-file-p975024

Pour ce Palais la réservation est conseillée mais pas indispensable. A notre période les files d'attente à la billetterie et à l'entrée étaient raisonnables (de l'ordre du 1/4 d'heure).

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Nous quittons ce beau palais blanc pour passer l'après-midi à la QUINTA DE LA REGALEIRA.

Palais Quinta de la Regaleira

Nous sommes des aventuriers (!) vous l'avez compris, et nous décidons de nous y rendre à pied en continuant la route. Mais ça monte... et c'est dur....  
La réservation en ligne n'existe pas donc il faut en passer par la file d'attente qui, heureusement, n'a pas été très longue.

Ce palais date du début du XXe siècle et ressemble à un château de jeu video : à la fois gothique et renaissance, avec des détails manuélins également. Son parc est immense aussi ne faites pas l'impasse sur le plan ! Le fil rouge de ce palais et de son parc, c'est une forme de quête spirituelle, un jeu de piste mystique et énigmatique, dont l'esprit était très en vogue en Europe à la période de sa construction. Le château arbore une architecture très chargée en clochetons, petits passages, mini-terrasses et multiples demi-étages.

Mais on ne visite que très peu de pièces (fort belles d'ailleurs et d'ornements souvent très symboliques), ce qui est un peu décevant au vu de l'extérieur qui est très prometteur...

Le parc vaut le détour à lui tout seul. Dans le même esprit que le château, nous avons pu découvrir "le puits initiatique", l'amphitéâtre avec les grottes et multiples petits passages ponctués de fontaines, les tourelles égarées au milieu de la verdure, toutes constructions correspondant à une certaine vision du cosmos, de la relation entre l'ombre et la lumière, du bien et du mal. La nature est foisonnane et le parc paraît sans fin. Même si les arts et quête mystiques vous dépassent, cet endroit mystérieux et dépaysant est une expérience intéressante.

Ouvert en haute saison de 9h30 à 20h
Basse saison de 10h à 18h
Adulte 6 euros
Prix spéciaux pour enfants, jeunes et retraités.
Audioguides + plan
Tickets d'entrée à acheter sur place.

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Visite finie, et pour ma part, j'en ai pris plein les yeux.... et plein les jambes ! Retour à pieds (mais en descente, cette fois !) jusqu'au Palacio Nacional puis jusqu'à la gare pour rentrer au camping.

Demain, direction le château des maures en matinée et le palais de Pena en après-midi. SINTRA nous réserve encore beaucoup de découvertes.

Mardi 24 juillet 2018 - SINTRA

Ce matin, le temps est moyen, et même autant dire franchement moyen : couvert et brumeux en altitude. Zut, cela nous ennuie bien car SINTRA étant en hauteur, nous craignons de ne pas voir grand chose. Mais voilà, les entrées au château des maures et au Palais de Pena ont été réservées en ligne.

Château des Maures

Situé tout en haut de la colline de SINTRA, nous y parvenons en bus. Nous avons choisi le circuit proposé par l'office du tourisme, ce qui nous permettra, une fois la visite terminée, de nous rendre en reprenant le prochain bus qui effectue ce même circuit, au Château de Pena.

Cette citadelle a été la première occupante du site de SINTRA, aux alentours du Xe siècle, même si l'occupation mauresque a été précédée d'une occupation néolithique 5000 ans avant jésus-christ. L'occupation mauresque prend fin au XIIe siècle, et une nécropole chrétienne médiévale y sera instaurée. Progressivement, le site est abandonné et c'est en 1839 que le roi Ferdinand II, à qui SINTRA plaît beaucoup, fait engager une campagne de restauration dans le goût romantique du 19e siècle.

Il faut reconnaître que ces murailles crênelées qui épousent parfaitement le faît de la colline sont remarquables. Même si les aménagements intérieurs de la citadelle d'origine sont en ruines, on les situe néanmoins fort bien et il existe des panneaux explicatifs en plus du plan fourni à l'entrée. En plus du chemin sur la muraille, plusieurs autres sentiers pavés de calades permettent de parcourir l'endroit. Promenade très agréable même si on grimpe fréquemment.

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Le temps n'est toujours pas très beau. Je ne désespère pourtant pas de voir le soleil chasser les nuages car nous quittons le Châeau des Maures après un sandwich sur le pouce pour nous rendre au Palais de Pena dont la visite est réputée assez longue.

Réservation conseillée sur : https://www.tiqets.com/fr/lisbonne-c76528/chteau-des-maures-coupe-file-p975020

 

Palais Da Pena

Connaissez-vous les châteaux imaginés et construits par le roi Louis II de Bavière, dont la silhouette a largement inspiré le graphisme du Château de la Belle au Bois Dormant de Disney ? Trente ans avant le château de Neuschwanstein, digne d'un conte de fées et édifié par Louis II en Bavière, le Palais de Pena conçu dans le même esprit voyait le jour sur ordre du roi Ferdinand II qui avait déjà sorti le site du Château des Maures de l'oubli. A l'époque médiévale, l'endroit est occupé par une chapelle dédiée à Notre-Dame de Pena. Puis un monastère s'y installe. En 1834, extinction des ordres religieux, le site est abandonné puis acquis par le roi Ferdinand II qui récupère le monastère et fait construire sur le site le "Palais Nouveau", appuyé dans son projet par son épouse la reine Maria II et par un architecte allemand. La reine ne verra malheureusement pas l'achèvement de la construction car son décès intervient alors qu'elle est assez jeune. Le roi aura pour compagne la Comtesse d'Edla qu'il épousera au bout de 9 ans, et qui continuera à encourager ce projet auquel elle participera même directement.Elle héritera du domaine à la mort du roi en 1885.
L'état portugais fera l'acquisition  du Palais et de l'immense parc de 85 hectares en 1890 et dès 1910 le palais sera transformé en musée. Depuis 2010, des campagnes de restauration au plus près de l'original sont en cours.


Nous voici donc devant la grille d'entrée du Palais que nous passons grâce à notre réservation effectuée depuis la France.Maintenant, reste à faire la queue pour entrer dans le palais car nous sommes très nombreux. Il fait très très frais, le temps ne se dégage pas du tout et il commence même à pleuvoir. La brume dissimule la pointe des toits des clochetons et guérites du château ! Nous persistons dans notre volonté de visite et le "premier choc" intervient à l'arrivée devant la "porte de fer" : tout n'est que délire architectural dans ce palais ou se côtoient crênelures de forteresse, détails renaissance et manuélins, clochetons et terrasses, tours carrées, rondes ou octogonales et façades de couleurs variées.Tout droit sorti de l'imaginaire, largement influencé aussi par le rayonnement historique du Portugal au cours des siècles, ce château exubérant à bien des titres est remarquable et offre de très belles pièces à admirer, meubles et vaisselle (toutes pièces originales), sans compter tous les détails architecturaux extérieurs comme ce balcon  que semble tenir sur ses épaules un triton impressionnant.


La brume dont nous espérions la disparition a décidé, finalement, de se laisser tomber de tout son poids. Il pluviote et les tours du palais disparaissent dans la brume. J'ai en main le plan du parc qui semble plein de promesses mais il faut nous rendre à l'évidence, c'est peine perdue.Nous nous faisons la promesse de revenir à SINTRA rien que pour ce parc qui le mérite amplement, d'autant qu'il existe des billets permettant uniquement la visite du parc.

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Retour par le bus qui est naturellement bondé car les visiteurs, déçus devant cette météo grincheuse et plutôt froide, n'ont plus qu'une envie : se mettre à l'abris et déguster café et délicieuses patisseries comme les fameuses queijadas de Sintra qui sont irrésistibles.

Demain, dernier Palais de notre choix, celui de Montserrate. Je prie pour que le temps soit meilleur tellement grande est ma frustration de découverte du parc de Pena.

Réservation très très conseillée : https://www.tiqets.com/fr/lisbonne-c76528/parc-et-palais-de-pena-sintra-coupe-file-p975019

La réservation va servir de coupe-file pour prendre les billets où il peut y avoir une queue de plus d'une heure en été. Par contre il faudra faire la queue comme tout le monde pour entrer .... Et là aussi en été cela peut prendre plus d'une heure !

 

Mercredi 25 juillet 2018 - SINTRA

Palais de Monserrate

Ce matin, ravie du mauvais tour qu'elle nous a joué hier, la météo nous sourit à nouveau. Alors hop ! direction SINTRA pour notre ultime visite (pas de réservation en ligne) : LE PALAIS DE MONSERRATE ET SON PARC.

Nous aurions pu nous en tenir aux visites déjà effectuées mais la silhouette de ce petit palais m'interpelle. Alors que les autres palais ont été créés par des imaginations débordantes mêlant tous les styles, celui-ci a résolument pris parti pour un style indien.

Un peu d'histoire :
En 1540, à l'endroit même du palais, existait une chapelle consacrée à ND de Monserrate et dépendant de l'hopital de Lisbonne. Le lieu est finalement loué à la famille Mello è Castro qui va finalement aquérir le domaine en 1718. En 1755, le tremblement de terre qui va faire des milliers de morts à Lisbonne endommage le site de MONSERRATE. En 1790, Gérard de Visme, riche commerçant anglais détenteur de la concession d'importation du bois du Brésil loue et construit le premier palais néo-gothique sur les ruines de l'ancienne chapelle. En 1793, William Beckford loue la propriété à son tour, réalise des travaux et commence à créer un jardin paysager. Connu comme le jeune anglais le plus riche de son époque, William Beckford est  écrivain, critique d'art, et réputé pour son excentricité.
Mais l'heure de gloire de MONSERRATE se présente lorsque Francis Cook acquiert le domaine en 1856 et réhabilite le palais en le transformant radicalement de néo-gotique à néo-oriental et procède à la construction des jardins.
Francis Cook est un millionnaire anglais (domaine du textile), qui possède également une des plus grandes collections d'art et vit habituellement à Richmond près de Londres. Son projet est de concevoir le palais de MONSERRATE comme résidence de villégiature pour sa famille.


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De fait, il fera de ce palais un lieu d'art de vivre harmonieux et raffiné. On peut visiter tout le rez de chaussée du palais, où l'on accède par une terrasse  fleurie et décorée d'une fontaine. Le hall d'entrée est constitué d'une rotonde octogonale garnie d'arches gothique et de colonnes de marbre rose. Le palais est composé d'une galerie-couloir qui relie trois tours (le hall d'entrée étant la première) abondamment garnie d'une succession d'arcs et de colonnes en stuc ajourés à la manière indienne. On  aboutit au hall principal (deuxième tour), également octogonale et garni d'arches qui entourent une fontaine en marbre.

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A partir de ce hall commence la distribution des pièces : la salle à manger dans un camaïeu de beige et de blanc, aux fenêtres en ogives d'un style néo-oriental évident, une salle de séjour indienne particulièrement raffinée dans les tons rose-doré et blanc, la salle de billard, la chapelle curieusement très classique, la monumentale bibliothèque (restaurée avec une attention particulière, tout en bois de noyer et dont les étagères vont du sol au plafond), la terrasse aux hautes arches donnant sur le jardin, et enfin la dernière tour, située au nord, qui se trouve être la salle de musique. Toute blanche et or, avec une coupole décorée de fleurs, de personnages des Muses et des Grâces, elle est encore utilisée aujourd'hui pour des concerts en raison de son excellente accoustique.
Un escalier permet l'accès aux étages où sont situées les chambres. Celle de Francis Cook occupait le premier étage de la tour sud au dessus du hall d'entrée. Des chambres destinées à la famille et aux invités étaient installées à l'étage au dessus de la tour servant de hall principal.

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Le parc, quant à lui, a conservé quelques vestiges du goût romantique qui avait motivé sa création par william Beckford : faux cromlech, arches de pierre, cascades artificielles, fausse ruine réalisée à partir de la chapelle construite en remplacement de ND de MONSERRATE... Mais Francis Cook a surtout opté pour un parc présentant des zones à thème : jardin mexicain, lacs ornementaux, roseraie, collection de palmiers, jardin du Japon. Des allées permettent une longue promenade à travers tout le parc au milieu d'une nature foisonnante même si les jardiniers s'emploient au maximum à la dompter pour en conserver l'originalité.

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Francis Cook sera fait vicomte de MONSERRATE en reconnaissance pour son engagement auprès de ce site, titre qui sera transmis à ses deux descendants.

Son premier fils aura à coeur de faire prospérer la situation familiale, ce qu'il réalisera avec succès.

Le troisième vicomte de MONSERRATE n'aura pas cette chance, pris dans les remous de l'histoire de la seconde guerre mondiale. En effet, la guerre fera péricliter les affaires, obligeant la famille à vendre MONSERRATE ainsi que tous les biens contenus dans le palais, mais aussi la fabuleuse collection d'art réalisée depuis Francis Cook  à Richmond, notamment pour participer à l'effort de guerre. Pour cette raison, plus aucune pièce du palais de MONSERRATE n'est meublé.
En 1949 l'état portugais acquiert l'ensemble de la propriété. MONSERRATE sera inclus dans le secteur classé par l'UNESCO en 1995 et les travaux de restauration du palais seront inaugurés en 2010.

Ce fabuleux petit palais est particulièrement attachant et son histoire remarquable. Dans l'une des pièces on peut visionner l'interview du fils (décédé il y a peu) du dernier intendant du palais. Son témoignage sur la riche vie sociale, culturelle et politique menée à MONSERRATE est particulièrement intéressant, tout comme il l'est également sur la gestion du domaine.

Une petite cafétéria  "Café da villa" nous a accueillis au milieu d'arbustes exotiques en fleurs à la fin de la promenade et les plats proposés sont d'une bonne qualité, de même que le vin. On peut également y déguster du très bon thé (qu'on peut aussi acheter) et des pâtisseries typiques très réussies. Service agréable par un personnel sympathique (j'ai même pu papoter cuisine avec les serveurs !).

Visite parc : 9h30 à 20h en haute saison
(10h à 18h en basse saison)
Palais : 9h30 à 19h
(10h à 17h en basse saison)
Entrée adulte : 8 euros


SINTRA c'est fini... pour cette année en tout cas.

La construction de ces "folies", c'est la petite histoire dans la grande, celle qui permet de comprendre et de connaître plus intimement les hommes et les femmes qui l'ont faite, et les retentissements que leurs personnalités, leurs choix et leurs actions ont encore sur notre actualité.

 

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