Mardi 31 Mai 2022 - TROIA

L’avantage de partir hors saison c’est d’éviter une trop grande circulation due au tourisme de masse et de rouler sans stress. Parce que la conduite italienne, c’est que tout est permis même si le code de la route dit l’inverse. Autrement dit, chaque contrainte, chaque règlement est indicatif ; après, chacun fait ce qu’il veut. Je vous laisse donc imaginer l’ambiance !

Pour en revenir à notre destination, il est à noter quand même que de nombreux petits villages ou villes moyennes ont à faire valoir des atouts touristiques. Malheureusement, aucun camping ne s’est installé près de ces cités. Certes, il existe des parkings mais ils ne sont pas toujours accessibles à tous les types de véhicules, sont souvent très fréquentés et parfois payants. Dommage de ne pas donner au découvreur/promeneur/touriste la possibilité de faire une étape dans ces endroits souvent pleins de charme…

Troia appartient justement à ce type de ville. En effet, elle est particulièrement remarquable en raison de sa cathédrale, qui mêle plusieurs styles de façon très harmonieuse et possède notamment une rosace rare, sinon unique au monde.

Une seule aire de service est prévue pour accueillir camping-cars et caravanes, isolée entre une barre d’immeuble et une petite friche remplie de moustiques. On peut néanmoins avoir accès à l’électricité et faire le plein d’eau, vider les eaux grises (1). Par contre rien n’est prévu pour les eaux noires (2).

Par contre nous sommes placés finalement assez près du centre-ville intéressant. Il ‘est pas encore tard, et nous nous aventurons donc dans les ruelles. Echoppes et restaurant, tout comme palazzi se regroupent plus ou moins autour de la cathédrale dont la construction débute en 1093.

Qu’elle soit le point de mire de tous n’est guerre étonnant. Ici, le style roman assez dépouillé (quand la construction n’a pas été remaniée) règne partout. Mais quand il s’associe aux styles arabe, byzantin et pisan, cela donne des merveilles. Bien sûr les traditionnelles arches aveugles donnent à la façade son côté majestueux, mais des corniches, bordures, sculptures en pierre de couleur différente ornent le niveau supérieur et enrichissent le décor.

La rosace en elle-même vaut le déplacement, avec un style très oriental, évoquant à la fois les moucharabieh des palais orientaux et les panneaux ajourés chers aux palais indiens.

Les portes en bronze sont aussi étonnantes et riches en symboles avec leurs poignées en forme de dragon. L’intérieur réserve des surprises : le plafond est plat et peint, et la disposition de la nef et des bas-cotés rappelle rappelle la magnifique église Sans Apollinare Nuevo de Ravenne (voir notre visite de Ravenne dans ITALIE DU NORD (voyage 2). A l’arrière de la cathédrale, exactement à l’endroit où se trouve le fond du chœur, deux très beaux lions de pierre veillent à mi hauteur de la façade.

Le trésor de la cathédrale possèderait 3 importants parchemins de la chrétienté, entre autres. Malheureusement, cette visite ne se fait que sur rendez-vous.

Avant la visite de la cathédrale (où un office était en cours), nous avions demandé conseil auprès de l’office du tourisme. Nous avons eu la chance de rencontrer le responsable, un homme passionné, avide de partager ce qu’il sait de sa ville, et qui ressemble à l’acteur américain Joe Mantegna, ce qui est plutôt amusant. Il ne parle qu’italien mais fait tout son possible pour nous expliquer tout ce qu’il y a à savoir sur Troia. Il nous a donné un dépliant sur les principales visites à faire à Troia et suivant ses conseils, nous nous rendons à l’église San Basilio Magno.

C’est l’église la plus ancienne de Troia, et les archives la mentionnent en 1087. Il est probable qu’elle ait été édifiée durant le haut-moyen âge. En tout cas, sa situation sur une charmante petite place, son côté austère extérieur comme intérieur, qui contraste avec ses chapiteaux de colonnes très ouvragés sont intéressants.

Il fait bien chaud et Patrick, qui a repéré la meilleure pâtisserie de la ville près de la cathédrale, propose une petite pause.

Il faut absolument goûter la passionata, une création incontournable de la pâtisserie Casoli : un dôme à la pâte d’amande et à la ricotta, associées à un fruit (plusieurs versions sont disponibles), décoré de sucre candi sur lit de génoise. Le fameux gâteau existe en plusieurs tailles, et on peut en acheter plusieurs différents car le commerçant dispose de boîtes solides pouvant en contenir jusqu’à 8 !

L’accueil est du genre réservé, mais les passionata sont irrésistibles.

Pasticceria Casoli
Via Regina Margherita n° 21

Les enseignes de restaurant sont relativement nombreuses et nous décidons de tenter la cuisine de Troia. Nous sommes lundi, hors saison (fin mai quand même), est-ce là l’explication de notre déception de la soirée ? Ren n’est ouvert, sauf le Bar-restaurant-pizza ALBA D’ORO, qui non seulement est très éloignée du centre ancien à pied, mais ne nous laisse pas un souvenir inoubliable : service sans entrain, repas moyen et sans inspiration, malgré les critiques plutôt positives.

Mardi 31 mai 2022 - TROIA

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