Lundi 24 juillet 2023 - WISMAR

Wismar

Prêts pour la visite de Wismar ! Nous irons jusqu’ à la gare de Schwerin en vélo, laisserons nos vélos au parking puis nous prendrons le train. Chaque gare est nantie d’un parking à vélo, ce qui facilite bien les choses.

Bon, ça commence mal. Nous ne sommes pas encore parvenus à Schwerin qu’une averse orageuse nous tombe dessus de toutes ses forces. Nous enfilons rapidement nos capes de pluie, mais pleine d’optimisme, je me dis qu’enfiler le pantalon de pluie est inutile et que la pluie va cesser. Mauvaise pioche ! Nous arrivons trempés à la gare… C’est un bel édifice en briquettes rouges qui nous accueille. Maintenant il faut prendre les tickets.

Ici, ce sont des automates qui effectuent la vente, comme dans beaucoup de gares françaises désormais. Je n’ai pas tout compris, mais différentes compagnies desservent différents secteurs contrairement à notre SNCF française dont la desserte est généraliste, et autant dire que pour une fois, reconnaissance au système français car ici, on ne peut pas prendre un train relevant d’une compagnie avec un ticket payé à une autre. Heureusement, nous nous étions informés avant, mais une fois devant l’automate, ce n’est pas toujours aussi simple, d’autant que tout est en allemand, excepté une possibilité d’affichage en anglais. Encore une fois, pour qui ne maîtrise ni l’un ni l’autre, ce peut être le parcours du combattant.

Bref, nous achetons nos tickets et c’est parti ! Des panneaux lumineux dans les wagons permettent de suivre le parcours, les stations sont énoncées très clairement de manière sonore.

Descente à Wismar où nous nous dirigeons vers l’église St Nicolas, la plus importante de la ville, dédiée aux marins et aux voyageurs.

Là aussi, la brique rouge dresse orgueilleusement l’édifice gothique à des hauteurs vertigineuses ; c’est d’ailleurs la deuxième église la plus haute d’Allemagne. L’intérieur, couleur crème, tranche avec le rouge foncé des briques, et met en valeur les décorations végétales peintes le long des arrêtes. Comme à Schwerin, le vert et le rouge sont à l’honneur.

Magnifique croix de gloire, retable et chaire remarquables le premier par la finesse d’exécution et le nombre de personnages, la seconde par le contraste des couleurs et qui datent tous deux de 1430. Il reste des peintures murales anciennes dans certaines chapelles. D’autres retables plus modestes parsèment l’église, très anciens également, dont a qualité d’exécution est à noter. Certaines parties ont été refaites dans un style baroque. L’orgue, lui aussi en noir et blanc. Nombreuses pierres tombales au sol, dont certaines très anciennes. Wismar a bénéficié, en tant que port et ville hanséatique, d’une activité et d’une richesse importantes, et par conséquent, de paroisses aisées où de riches familles ont souhaité reposer, sans compter les prélats.

Les vitraux sont blancs mais la guerre de 30 ans de 1618 à 1648 causa de gros dégâts dans de nombreuses cités et entraina parfois leur déclin, ce qui est le cas ici. Les vitraux ne furent pas toujours remplacés. Wismar fut même cédée aux suédois à qui elle appartint de 1648 à 1803.

Elle ne retrouva son importance qu’à la fin du 19^e siècle grâce au commerce maritime et aux usines qui s’y développèrent, lorsqu’elle fut rachetée par le duc de Mecklenbourg.

St Nicolas de Wismar n’est pas l’unique église aux vitraux blancs. D’autres édifices ont connu de semblables soucis avec les vitraux d’origine durant les deux guerres mondiales (bombardements). Ces vitraux sont pour certains en cours de rénovation et un appel aux dons sont affichés dans les églises.

La chaire dont les tons noirs et blanc contrastent étonnament avec le rouge et le crème ambiant, est de même style que l'orgue, tout à fait magnifique.

Certaines plaques tombales particulièrement ciselées et en excellent état sont en laiton noirci et d'une grande finesse. Il s'agit d'une facture flamande. La plaque était posée comme un couvercle sur le tombeau.

De manière générale, la plupart des pierres tombales sont en pierre et au sol. Comme dans toutes les églises que nous visitons, ces dalles funéraires sont très nombreuses, ce qui prouve l'importance des prélats en service ainsi que la puissance des familles nobles et de la bourgeoisie désireuses de se faire inhumer dans l'église.

Près de l’’église St Nicolas, une importante maison à haute façade de briques rouges et haut parement garni de flèches porte le nom de maison Schabell construite entre 1569 et 1571 à l’intention du maire Hinrich Schabell. Elle abrite aujourd’hui un musée sur l’histoire de la ville et son passé hanséatique. Si vous n’avez pas visité le musée de la Hanse de Lübeck absolument incontournable, ne zappez pas ce musée de Wismar. Qui ne connaît rien de la Hanse et de l’influence que cette organisation commerciale eut sur toute la région et même au-delà ne peut comprendre l’histoire de toutes les cités du nord de l’Allemagne et leurs relations avec la Russie, le Danemark, la Suède. Passionnant !

Direction le vieux port, avec son ambiance de promenade familiale et ses bateaux de tous styles amarrés le long du quai. Ici, la tour-porte Wassertor, qui donnait accès à la ville, laquelle était évidemment entourée de murailles.

Les deux photos qui suivent correspondent à de hauts bâtiments de stockage édifiés sur le port. Aujourd'hui, de plus en plus de cs bâtiments sont restaurés et aménagés en logements ou en bureaux.

Il est l’heure de manger et nous craquons pour un fishbrötchen : un petit pain garni de lamelles d’oignons, d’une feuille de salade et d’un filet de poisson frais (le plus souvent du hareng frais donc non-fumé, ou du saumon). J’en deviens absolument fan, vu la fraicheur et la tendreté du filet de poisson. Ici, le hareng est un incontournable et il est totalement délicieux. Nous en mangerons d’ailleurs souvent lors de nos pérégrinations, car c’est la street-food locale et on en trouve très facilement le long des quais.

Toutefois, attention aux oiseaux marins et notamment aux mouettes, qui ont vite fait de repérer l’imprudent qui ne sait pas « protéger » son fishbrötchen : elles arrivent en piqué sur lui et le lui arrache littéralement des mains pour le manger.

Un cogg, bateau de bois servant au transport des marchandises et plus particulièrement du hareng est amarré le long du quai. Il se visite (gratuitement même si on peut laisser une participation pour son entretien) et donne une idée des conditions de travail des marins de l’époque. Des promenades sur ce bateau sont organisées, et les participants sont mis (gentiment) à contribution pour effectuer les manœuvres. Un repas est servi à bord.

La simple visite est intéressante, y compris pour les enfants.

En continuant sur le quai, on parvient à une petite maison appelée Baumhaus qui date du 18^e siècle. Elle abritait le gardien du port qui en fermait l’accès chaque soir ou en cas de situation difficile. Aujourd’hui on y voit une petite exposition sur les traditions maritimes. Entrée 3 euros (un peu cher pour deux salles d’exposition, mais on va dire que cela soutient la valorisation des traditions locales…)

Direction la place de la mairie et du marché.

La place du marché est régulièrement « the place to be » à l’époque car les transactions, achats de denrées, relations commerciales, tout s’y déroule. Et en dehors de la mairie, la place du marché est souvent cernée par les maisons des riches commerçants qui se font bâtir ce qu’il y a de mieux et de plus beau à l’époque. Ces maisons sont typiques et un véritable atout historique pour Wismar, comme pour beaucoup d’autres villes de la région, et toutes ont fait le choix de les rénover afin de les conserver dans leur style d’origine. Elles sont habitées pour ce qui concerne les étages, et les rez-de-chaussée sont souvent occupés par des commerces, notamment restaurants ou cafés qui ont à cœur de valoriser l’intérieur de ce patrimoine qui parle de l’histoire de la ville.

Il faut se rappeler que l’Allemagne est organisée à ce moment là en sortes de cités-états et non comme un pays unifié. Les guerres sont fréquentes, car être le « propriétaire » d’une riche ville commerciale est évidemment un atout important. Danois, suédois, et différents princes et ducs lorgnent régulièrement sur les cités florissantes et certaines passent donc, selon les circonstances, dans les mains des uns ou des autres à travers les siècles.

Dans un angle de la place, un très joli petit édifice attire les regards. C’est une station de pompage d’eau pour la ville, construite entre 1580 et 1602 dans un style Renaissance allemande. Elle fournit l’eau jusqu’en 1897.

Un canal artificiel traverse la ville d’est en ouest. Il relie le lac de Schwerin à la mer baltique et date du 13^e siècle. Bien utile, il permit aux habitants de s’approvisionner en eau, de faire tourner la roue des moulins et servait de réservoir en cas d’incendie. Ne loupez pas la maison construite à cheval sur le canal, jolie construction en rouge et blanc ! Elle faisait initialement partie des fortifications de la ville et existait dès 1400. Mais la maison qu’on voit aujourd’hui n’est pas le bâtiment d’origine, mais un édifice plusieurs fois modifié. Elle servit de douane pour le vin puis de fumoir à poisson.

Eglise MarienKirche

Triste spectacle que cette église dont il ne reste que le clocher et la façade avant comme un décor de théâtre.

En brique rouge comme tous les monuments de cette région, sa tour de 80 mètres laisse imaginer un édifice d'ampleur.
Le premier édifice construit sur ce site date du 13e siècle, mais au début du 14e siècle, un nouvel édifice est directement construit sur le premier, en même temps deux fois plus grand et deux fois plus haut.

La seconde guerre mondiale l'endommage énormément, tout comme une bonne partie du quartier.

Dans les années 80, une polémique se déclenche notamment en raison du contexte politique, et débouche sur une décision de destruction de l'édifice, excepté la façade. Un parking est même installé sur l'emplacement de la nef et des travées.
Retournement de situation un peu plus tard : le site est finalement repris et grâce aux vestiges encore visibles au sol, des marquages en brique sont réalisés pour indiquer la place des colonnes et des limites de l'édifice.

Eglise Saint Georges

Tout près de l'église Ste Marie (Marienkirche), se trouve l'église St Georges, construction de style gothique flamboyant en brique rouge.

C'est une des églises principales de la ville dont la construction débute en 1290 et sera achevée en 1594, consacrée aux commerçants et aux artisans. Il faut dire qu'elle a été modifiée à plusieurs reprises suite àdifférents dommages subis, et tout particulièrement après la seconde guerre mondiale. La dernière restauration date de 2010. L'intérieur offre un contraste lumineux entre la couleur crème des murs et les arrêtes en brique rouge.

On peut monter à la tour (payant).

Cette fin d’après-midi bien agréable sous le soleil nous permet de reprendre tranquillement le chemin du retour : trajet calme en train, et retour en vélo après un arrêt au magasin Lidl du secteur car je n’ai pas trouvé de magasin de détail. Ouf, reposer enfin mes jambes !!!

Lundi 24 juillet 2023 - WISMAR

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