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25 juillet 2017

Mardi 25 juillet - WURTZBURG

Mardi 25 juillet - WURTZBURG - Camping KALTE QUELLE

Campingplatz Kalte Quelle

Winterhäuser Str. 160

97084 Würzburg

Nous abandonnons nos amis et les bords du Rhin pour nous rendre à Würzburg, la ville qui débute la Romantische Strasse, et qui se trouve le plus au nord de notre itinéraire.

Notre  nouveau point de chute est le Kalte Quelle camping, situé cette fois sur les bords du Main. D’ailleurs, notre emplacement se trouve juste face au fleuve, c’est vraiment agréable. Du moins, ce le serait si une pluie battante se décidait à nous quitter…

Les sanitaires sont propres, sachant que nous retrouvons à nouveau nos douches fonctionnant avec jeton à acheter quotidiennement à l’accueil. Une fois le jeton mis, on a 5 minutes d’eau chaude en tout et pour tout ! 

L’entretien général est  soigneux  (un homme à tout faire est sur site toute la journée). De grands auvents extérieurs en bois permettent aux résidents de boire un verre, se réunir, jouer aux cartes, etc. Il y a aussi une aire de jeux pour enfants particulièrement bien fournie. On peut louer des vélos (5 euros la journée), laver et sécher son linge (payant), et un snack propose le soir des repas simples mais bons (compter en moyenne 15 euros pour deux parts généreuses), préparés sur  place et l’accueil est très sympa.

Le camping étant à environ 5 kms du centre-ville, les gérants proposent gratuitement une navette pour Würsburg, départ à 10 heures, retour à 16 heures. On dîne très tôt en Allemagne, dès 18h30, ce qui laisse du temps en soirée pour aller boire un verre, lire alors qu’il fait encore jour, voire prolonger la soirée aux chandelles dehors avec des amis.

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Le camping est par ailleurs peuplé de lapins sauvages avec de très jolies couleurs ! Ce seront nos voisins pour les 5 jours à venir !

 

Mercredi 26 juillet - WURTZBURG

Würtzburg est une ville très ancienne, construite sur le fleuve Main, et dont on trouve déjà mention dès 450 après JC. Pendant très longtemps, c’est l’église qui a dirigé la ville selon une sorte de système de duché-évêché. En 1802, Napoléon met fin à la domination de l’église et la ville est rattachée à la Bavière (résumé simplifié, car l’histoire allemande est sujette à de nombreux retournements de situations, à des alliances nouées et dénouées, ce qui en rend le fil très compliqué à suivre).

De nombreux monuments (églises, maisons typiques, etc.) sont à visiter ici, sans compter la déambulation dans les ruelles du centre-ville riche en petits commerces, et très agréable. Nous commençons par la Residenz, la Résidence des Princes Eveques après un passage à la Maison du tourisme située place Marktplatz.

Le centre-ville est découpé d’un quadrillage de rues et de ruelles à peu près symétrique. Une grande partie des  monuments historiques gravite autour de la Marktplaz, la place du marché où un petit marché alimentaire permanent se tient tous les jours. Les fruits, légumes, herbes aromatiques et plantes d’ornement y sont d’une grande fraicheur. Les prix correspondent plus ou moins aux prix français. Accueil agréable.

Maison Falkenhaus

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Résidence des Princes Eveques

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Accès payant,  visite de l’étage des pièces d’apparat et des jardins libre. Pour visiter les appartements impériaux, visite guidée obligatoire, uniquement en allemand ou en anglais. Pas d’audioguides.  Photos strictement interdites.

Ce château commencé en 1720 comprend 345 pièces sans compter les immenses caves à vin souterraines. Il était destiné à accueillir les princes-évêques, à la place de la forteresse de Marienburg qui dominait la ville et avait été construite en 1201. C’est un château baroque réalisé sur le modèle du château de Versailles : un bâtiment central avec cour d’honneur et deux ailes latérales. La construction est massive et majestueuse.

Le hall d’entrée est immense, car les calèches entraient directement dans la demeure où les passagers pouvaient en descendre à l’abri.  La cage de l’escalier permettant l’accès au premier étage est absolument monumentale. Les murs sont décorés de stucs clairs mais ce qui retient l’attention, ce sont les fresques ornant le plafond : d’une très grande qualité, œuvre de l’artiste italien Tiepolo, cette fresque de 18m x 32 m était sensationnelle pour l’époque, mais pas seulement…

Le stuc est l’élément majeur de la décoration de tout ce château. Il s’agit de stuc d’un design fin et raffiné, souvent blanc, et dont certains creux d’arabesques ont été ornés de fragments de miroir comme on le voit fréquemment dans l’art indien. Ces éclats brillants donnent énormément de relief.  Les murs ne sont pas les seuls à être ornés de stuc : les plafonds aussi sont mis en valeur, ce qui valorise encore s’il le fallait les magnifiques lustres aux pendeloques de cristal. Pour d’autres plafonds, ce sont plutôt les fresques qui ont été choisies, toujours œuvres de Tiepolo. Les thèmes sont souvent en rapport avec la nature (animaux, plantes, scènes pastorales) ou la mythologie grecque ou romaine.

Les pièces ont souvent été décorées en suivant un thème, notamment de couleur : le salon jaune, la chambre verte, etc. Tout y est assorti, depuis le tissu des fauteuils, les œuvres accrochées aux murs, et parfois même la vaisselle. Autre particularité dans la décoration : une corniche souvent rectiligne ceint le haut des murs juste à la jonction incurvée qui précède le plafond. Ici, les fresques du plafond n’hésitent pas à déborder sur la corniche : un drapé d’étoffe couvrant une nymphe peinte au plafond semble négligemment déborder sur le rebord de la corniche, en un effet 3D particulièrement réussi. De même, le stuc ornant les murs part parfois à l’assaut de la corniche comme un lierre grimpant sans contrainte.   

Les marqueteries notamment au niveau du plancher sont une véritable merveille, surtout dans la chambre verte, qui doit ses effets moirés au fait que de la laque verte a été appliquée sur le revêtement d’argent des murs.

Les encadrements des hauts miroirs décorant les murs sont recouverts d’argent, de même que certains stucs. On voit également des filigranes d’argent entourant des décors peints sur les boiseries murales. Le marbre rouge est présent dans certaines pièces, particulièrement la grande salle des gardes ovale au plafond orné de fresques représentant notamment la déesse Diane lors d’un retour de chasse.

De hauts poëles de céramique ornent presque toutes les pièces et certains ont été décorés de guirlandes de fleurs.

Les pièces sont en enfilade, et constituent autant d’antichambres et de cabinets de réception ou de travail.

Il ressort de cet édifice une grande impression de richesse, d’un goût raffiné, et d’un désir affiché de montrer puissance et importance. Les jardins sont également très beaux et se situent à l’arrière du château, dans un style « à la française » pour les pelouses cernées de plates-bandes fleuries symétriques, de tonnelles, de statues et de fontaines jaillissant dans de larges bassins ronds. Puis le jardin monte en pente plus raide et on peut accéder au haut de la pente grâce à de larges escaliers bordés de rampes garnies de grands vases et d’angelots jusqu’à une terrasse bordée d’une rampe à colonnades qui fait face à l’arrière de l’édifice et permet de très belles photos d’ensemble du parc avec le château en fond.

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Le magasin de souvenirs de la Residenz propose de la vaisselle de collection, des housses de coussins reprenant les motifs ornant les fauteuils des pièces visitées, de nombreux livres sur la ville ou sur le château.

Nous sortons pour prendre une photo de la fontaine de la franconie située devant l’édifice et reprenons le chemin du centre-ville.

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Eglise Marienkapelle

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La chapelle Ste Marie, commencée en 1377 (Marienkapelle) s’y tient, avec ses façades blanche et pourpre. Accolés tout autour, de petites échoppes qui vendaient autrefois des articles religieux se sont reconverties en commerces divers allant des cartes postales au café rapide en passant par la bijouterie. L’intérieur, lui aussi, alterne le blanc et le rose. C’est une chapelle gothique, à la décoration discrète.

Dédiée à Marie, on y voit une très belle statue d’argent de la vierge à l’enfant. Le retable derrière l’autel  est constitué de 4 tableaux montrant les moments importants de la vie de la vierge. L’abside possède des vitraux colorés au design moderne. Le portail de la chapelle est très beau et les statues qui l’ornent sont des copies mais les originaux ont été sauvegardés.

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Quasiment toute la statuaire locale du XVe siècle a été réalisée par un sculpteur renommé : Tilman Riesmenschneider.   Elle contient plusieurs  tombeaux de chevaliers et de dignitaires religieux, mais aussi la sépulture de Balthasar Neumann (1687-1753) qui est le grand architecte de l’époque baroque et qui a participé à la réalisation de tous les édifices de ce style à Würzburg.

Petit aparté :

Mannheim, dont nous avons parlé avant, était déjà un grand centre industriel au moment de la deuxième guerre mondiale et fut donc abondamment bombardée par les alliés à tel point que bien peu de monuments ou de maisons anciens y ont survécu. Ceci explique l’aspect très neuf de la ville et son style plutôt contemporain.

On peut en dire autant de Würzburg. Bien que la ville ne possédât  pas d’industries (c’est toujours le cas aujourd’hui), elle fut néanmoins presque totalement détruite le 16 mars 1945 : en 17 minutes, 400 tonnes de bombes dont une bonne partie incendiaires ont transformé la ville en un brasier digne de l’enfer.

Des monuments, des églises et des maisons anciennes, il ne restait que pans de murs en ruine et trous béants.  La population fut décimée mais eut à cœur de remettre en état la ville et ses monuments. La plupart des immeubles et des maisons sont contemporains. Un certain nombre d’œuvres d’art avaient pu être mis à l’abri (pas tout, malheureusement, c’était impossible) mais il fallut dans la plupart des cas reconstruire totalement ou en partie les églises et les châteaux. Les rénovations et reconstructions gardèrent des éléments de l’époque d’origine, mais inclurent également des techniques et des éléments de décoration plus modernes.

On voit donc parfois cohabiter des tableaux tout-à-fait actuels et des statues du 15e siècle. On trouve, dans plusieurs de ces églises remises en état, une chapelle évoquant la fraternité dans la souffrance et la renaissance entre Würzburg et Coventry, en Grande-Bretagne, qui connut le même épisode tragique suite à un bombardement allemand.

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Jeudi 27 juillet - WURTZBURG

Hop, prêts à prendre notre navette à 10h puis notre tramway pour rejoindre le centre-ville.  De nombreuses lignes de tram ou de bus desservent Würzburg, c’est très facile de s’y déplacer. A chaque station de tram, on peut acheter des tickets et il existe plusieurs options (tickets pour enfants, lots de tickets, etc.). Et on doit les composter sur le quai avant de monter.

Notre idée, aujourd’hui, est d’abord de commencer par la visite de la cathédrale Saint Kilian. De ce saint, je ne connaissais pas grand-chose, en dehors du fait que son prénom est beaucoup porté actuellement que ce soit en Bretagne ou dans le reste de la France. En réalité, Kilian est irlandais et vint ici pour évangéliser la population avec deux compagnons.

Cathédrale Saint Kilian

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Visites guidées de la cathédrale, mais seulement en allemand, sinon visite libre non payante. La visite de la salle du  Trésor de la cathédrale (objets de culte précieux) est payant  (tickets à acheter dans un bureau sur le côté droit avant d’entrer dans l’édifice. Petit dépliant explicatif sur la cathédrale gratuit dans la cathédrale, en français et autres langues.

Voilà une cathédrale qui aura connu bien des vicissitudes : commencée en 788, elle est détruite à peine 100 ans après, puis reconstruite selon un style roman encore bien visible aujourd’hui  à la forme de sa voute. Après un petit passage par le style gothique (que je n’ai pas perçu…) elle est remodelée en 1700 pour adopter un style baroque, bien visible quant à lui. La nef principale, toute blanche, avec ses arcades romanes typiques, est assez dépouillée. La décoration consiste en une statuaire qui orne chaque pilier et laisse les murs nus jusqu’au plafond. Ces statues ont échappé à l’incendie et aux destructions du fatal 16 mars 1945, probablement mises à l’abri suffisamment tôt.

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Par contre, le chœur et le transept sont abondamment décorés de stuc blanc.

L’autel (qui possède une niche en son milieu contient un reliquaire de cristal contenant un morceau du crâne de St kilian) et les stalles du chœur sont modernes, et cohabitent avec des groupes statuaires au design classique réalisé en 1987 (martyrs du 7e au 20e siècle en Franconie et ailleurs). Pas de vitraux colorés, mais de hautes baies garnies de grisailles. L’ensemble est très lumineux.

Sur le côté droit, un grand cloître blanc et rose expose son dallage-cimetière : le déambulatoire porte partout les mentions des religieux enterrés là. Le long des murs, sont exposés un grand nombre de couvercles de tombes ou de sarcophages appartenant à des notables ou des chevaliers. Un très beau puits occupe la pelouse centrale, mais  probablement à des fins conservatoires, le cloître a été vitré et on ne peut donc pas y accéder.

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Au bout du bras droit du transept, on accède à une petite crypte contenant la sépulture du chapitre de chanoines du 15e siècle, des sculptures modernes,  et un chemin de croix constitué de 6 photos de style contemporain, en noir et blanc d’un très beau symbolisme.

Une autre crypte située sous le chœur est un belle exemple de la volonté de reconstruction : gardant un style d’arcades romanes en blanc et rose, l’architecture montre néanmoins de fortes actions de consolidation en béton, voire une reconstruction totalement bétonnée.  Des reliquaires notamment des premiers évêques de Würzburg, comme saint Burchard, Saint Brunon, celui de Saint Boniface ou de saint inconnus ont été intégrés à des œuvres totalement contemporaines en forme de colonnes d’acier.

Ce choix peut surprendre, mais suite au traumatisme du 16 mars 1945 qui a symbolisé pour la population l’anéantissement absolu, la volonté de montrer que la vie pouvait triompher  et perdurer a fait choisir  de mêler les styles dans un souci de continuité à travers les époques.

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Juste avant de sortir, nous nous attardons quelques instants sur un grand chandelier à 7 branches dit « menora » et installé sur un piètement au milieu de l’allée centrale semble faire le contrepoint au chœur. Nous ignorons la raison de sa présence, mais ce choix pourrait bien être, lui aussi, une volonté de croire au triomphe de la vie et de la réconciliation après l’horreur.

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Nous pensions avoir fait le tour de ce qu’on pouvait voir en matière d’art notamment religieux, mais voilà que tout près de St Kilian, une façade baroque coincée entre deux bâtiments modernes nous ouvre ses deux escaliers latéraux.  Il s’agit de la collégiale Neumünsterkirche.

Abbaye Neumünster

Cette église d’abord romane puis remodelée dans le style baroque, a été élevée ici car, dit-on, l’évêque Burchard y trouva les ossements de St Kilian et de ses deux compagnons St Colonat et St Totnan qui avaient été martyrisés en ce lieu. D’ailleurs, au milieu de l’allée centrale et exactement sous le point culminant de la coupole, une plaque de laiton incrustée au sol indique l’endroit exact de la découverte des restes de St Kilian.

La plupart des œuvres d’art contenues dans cet édifice ont été détruites pendant le bombardement du 16 mars 1945, et la collégiale très endommagée. Des travaux successifs de rénovation durèrent jusqu’aux années 80, notamment la façade baroque.  On pensait généralement entreprendre une rénovation dans un esprit fidèle à l’original, mais il fut finalement décidé de réaménager certaines parties de la collégiale, et le chanoine qui l’administrait au début des années 2000 introduisit des œuvres modernes.

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La collégiale possède deux cryptes, dont l’une, la crypte de la croix, possède quelques œuvres ou fragments d’œuvres de la collégiale d’origine. Elle est réservée à la prière.

La seconde crypte, plus grande, est dite « caveau de St Kilian » :

On y trouve 4 tableaux dont trois de martyres, le magnifique reliquaire de St Kilian posé sur un caisson-autel datant de 1250, des sarcophages des premiers évêques de Würzburg, mais surtout le sarcophage de pierre ou l’évêque Burchard conserva les ossements de St Kilian lors de leur découverte et qui fut le départ du culte du saint apôtre. Présence aussi d’un « puits de st Kilian ».

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On est déjà en début d’après-midi, il est temps de grignoter un petit en-cas. A Würzburg,  aucun problème pour cela !

Les snacks, cafés, stands de nourriture rapide sont légion. Mais si vous pensez « hamburgers » ou « sandwich jambon-beurre », passez votre chemin ! On déjeune léger le midi en Allemagne, et on préfère en général consommer un petit pain nourrissant mais modique (diverses formes, saupoudré de graines) coupé par le milieu et fourré de salade+tomate+fromage+une tranche de charcuterie ou même du poisson. Au besoin, pour les gourmands, une part de gâteau (flan, génoises fourrées, ou énorme gâteau multi-couches de crèmes !) et pour finir, un café.

J’ai vu peu d’amateurs de fruits…  En moyenne, un petit pain garni + une boisson coûteront 3,50 euros (prix 2017).

Toutes les places sont équipées de bancs, et les terrasses des cafés envahissent les espaces disponibles en laissant toutefois les trottoirs libres. On privilégie le plus possible la vie à l’extérieur (probablement pour compenser les durs mois d’hiver) et s’il fait un peu trop frais en terrasse, les cafés n’hésitent pas à proposer des plaids pour vous réchauffer tout en continuant à profiter du grand air.

Très bonne ambiance bon-enfant, car en raison d’un fort développement du petit commerce, les rues sont perpétuellement animées et chacun y retrouve volontiers sa famille ou ses amis. En Allemagne, on aime manger et boire une bière donc toute rencontre se finit inévitablement à table. Il existe un vrai lien social (à nuancer peut-être dans les grandes métropoles….).

Petite pause bien appréciée avant de nous enfoncer dans les ruelles, pour découvrir le Juliusspital.

Nous avons régulièrement fait honneur à la restauration rapide made in Germany, mais un café avec terrasse qui a su mêler un concept de nourriture rapide (panini, focaccia) aux goûts locaux avec beaucoup de bonheur, et un accueil souriant en plus de prix tout-à-fait raisonnables : le BAROSSI CAFE, Otto Weiss strasse, dans le centre-ville.

L'hôpital Juliusspital

Il s’agit d’un hospice créé par l’un des princes-évêques en 1576. Le rez-de-chaussée de ce long bâtiment baroque de couleur jaune est constitué d’arcades et une pharmacie de style rococo y a été conservée. Par contre, impossible d’en comprendre les heures d’ouverture qui ont été plusieurs fois modifiées. A la fin, il se pourrait bien qu’elle ne soit finalement ouverte que le dimanche, mais sans certitude. Nous collons notre nez à la vitre de la porte et le local est splendide, tant dans sa décoration que par tous les ustensiles (pots d’apothicaire, balance en cuivre…) qui s’y trouvent. Nous n’aurons pas l’occasion d’y revenir, malheureusement. Cet hospice est toujours en activité et possède un service de neurologie important. Un jardin « à la française » occupe le devant du bâtiment, et un autre jardin se situe derrière, car des ailes modernes ont été ajoutées à l’édifice d’origine. Les jardins sont accessibles au public tout comme aux patients, sans discrimination aucune. Cet hospice produit son propre vin, ce qui lui assure un revenu.

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De là, nous nous rendons au Bürgerspital.

Bürgerspital

Il s’agit là aussi d’un hospice, mais plus ancien. Créé en 1319, il était destiné à porter assistance aux vieillards et aux infirmes. Aujourd’hui, il accueille toujours des personnes âgées. Cet hospice produit aussi son vin et le revenu assuré par sa vente compte beaucoup dans le budget de l’hospice. Un local est prévu pour la dégustation et l’achat des crus produits. Une petite église (bien cachée) fait partie de l’hospice mais est ouverte à tous. L’architecture est moderne et quelque peu austère tout comme une grande partie du bâtiment, alors que l’édifice d’origine a tout d’une taverne ancienne !

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Nos pérégrinations prennent fin car nous gardons « un gros morceau » pour demain : la citadelle de Marienberg, qui se trouve de l’autre côté du Main et domine toute la ville du haut de ses pentes couvertes de vignes.

 

Vendredi 28 juillet - WURTZBURG

La forteresse de Marienberg

Nous avons voulu attendre de meilleures conditions météo, pour être certains que nos photos panoramiques du haut de la citadelle ne seraient pas noyées dans la grisaille. Bien nous en a pris. Certes, ce n’est pas un clair soleil d’été, mais en gros, nous sommes arrivés à un résultat honorable dans nos prises de vue.

D’abord, rallier Würzburg, traverser le centre-ville pour atteindre l’Alte Mainbrücke, le vieux pont du Main (commencé en 1473) qui enjambe le fleuve et relie la citadelle à la ville. C’est un pont rustique à arcades, bordé de statues représentant  des personnages célèbres dans l’histoire de la région (notre Charlemagne en fait partie). De l’autre côté du pont, conciliabule : deux chemins rallient la citadelle, l’un en 35 minutes et le second en 40 minutes ! Nous optons pour le plus court, et nous lançons à l’assaut d’une volée de marches, puis d’un chemin en pente et parvenons finalement à une large porte qui tient autant du médiéval que du baroque.

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Cette forteresse a été maintes fois remaniée au cours des époques et les bâtiments originaux (plus ou moins rénovés suite au bombardement) sont étroitement mêlés aux ajouts et modifications stylistiques d’autres époques. Si la cour intérieure paraît relativement homogène et symétrique, il suffit de faire le tour de l’édifice pour constater un nombre ahurissant de petits clochetons et tourelles de toutes formes.

Mais pour l’instant, nous passons deux tunnels d’accès (défendus par des meurtrières et une herse aujourd’hui condamnée), puis par un second porche qui nous donne accès dans une partie de la citadelle de style baroque. Il s’agit du ‘nouvel arsenal », aux couleurs pourpre et crème. C’est une belle construction, mais en travaux et du coup, pas de photos ce jour. Par contre, un bâtiment adjacent accueille un musée : le Mainfränkische Museum qui propose une collection d’art sacré, une exposition sur l’activité viticole de la région, et une belle collection d’œuvres du sculpteur Tilman Riemenschneider.

Un nouveau porche donne quant à lui accès à la cour d’honneur de la citadelle, qui mêle des éléments Renaissance (disposition des bâtiments, forme des tours) à quelques éléments baroques (linteaux des fenêtres). Au milieu de la cour, un grand donjon plutôt primitif, un petit temple Renaissance qui abrite un puits, et l’église dédiée à Ste Marie. Un musée, le Fürstenbaumuseum permet la visite des appartements des princes-évêques avant qu’ils n’habitent la Residenz et qui donne également des éléments sur l’histoire de la ville.

Nous optons pour ce dernier, parce que j’ai très envie de voir l’intérieur d’un édifice à priori aussi hétéroclite extérieurement. Eh bien l’intérieur vaut l’extérieur ! Multiples passages, escaliers aux directions contradictoires, ne menant parfois nulle part… Les nobles habitants de la citadelle successivement apporté des modifications pour répondre aux exigences de fonctionnement de leur  Cour, ou par goût personnel  et se conformer aux nouvelles modes. Des plafonds quadrillés de poutres voisinent avec des plafonds peints, certaines pièces exhibent des restes de peintures en trompe-l’œil pendant que d’autres avec leurs belles arcades pourpres, affichent tout à la fois romantisme et majesté.

Quelques très beaux meubles garnissent les pièces, des tableaux des princes-évêques ornent les murs, mais l’intérêt est davantage celui de l’architecture et de l’agencement des pièces. Les meubles ont bien évidemment suivi leurs propriétaires à la Residenz.

Le site de la citadelle a été occupé depuis l’âge de pierre, est devenu une place forte finalement détruite  puis remplacée par la première église sainte Marie qui a ensuite été intégrée dans la citadelle qui a abrité les princes-évêques jusqu’à leur installation à la Residenz. La première citadelle date du 13e siècle avec l’église-donjon (en travaux, donc pas visitée), et le palais renaissance en partie modifié en style baroque que nous avons visité.

L’après-midi a déjà commencé quand nous redescendons de la citadelle, en empruntant cette fois-ci le « chemin long » qui serpente d’abord à travers les vignes (les pentes de la citadelle en sont recouvertes), puis de petits passages et tunnels divers et nous nous retrouvons au pied du vieux pont sur le Main.

Nous faisons une pause-repas au Barossi Café, achetons du pain « avec des graines » (körn) et rentrons au camping. Ouf pour les jambes car la journée a été chaude !

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Samedi 29 juillet - WURTZBURG

Aujourd’hui, c’est balade en ville pour le fun. Il existe un petit circuit sympa sur tous les guides afin de faire une sorte de récapitulatif pédestre de la vieille ville. Il fait beau, la ville est vraiment agréable, on profite !

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Balade d’abord sur les quais près du Alte Mainbrücke, le fameux vieux pont de la ville. C’est de là que partent les bateaux  effectuant les promenades sur le Main. Autrefois, le trafic fluvial qui convoyait les marchandises partait ou s’arrêtait à coup sûr à Würzburg.

Une ancienne grue de levage, véritable œuvre de technique industrielle, est encore en place, installée au sommet d’un ancien entrepôt légèrement en sous-sol.

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Coup d’œil à l’église des franciscaines de 1221, d’un design très simple, totalement refaite suite au bombardement. Son cloître est en cours de réfection. Autre coup d’œil à la grande et première église baroque de la région, dite Stift Haug. Autrefois très richement ornée, elle a été détruite en 1945. Les sièges sont disposés en demi-cercle autour de l’autel.  Contient une très belle œuvre du Tintoret.

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Eglise Franziskanerkirche

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Eglise Stift Haug

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Retour  au camping, là-aussi de bonne grâce car la température n’a cessé de monter. C’est notre dernière soirée sur place, et nous l’accompagnons d’un bon verre de rosé de la région, qui provient d’un mélange de vins blanc et rouge.

Les lapins en liberté, la famille canard, la famille poule d’eau et la famille cygne nous ont accompagnés tout notre séjour, ne s’installant souvent qu’à un mètre ou deux de notre table. Nous avons sympathisé avec un couple de danois, appréciant eux-aussi la présence des animaux, et un couple de néerlandais âgés qui avaient quadrillé la planète et nous ont raconté avec humour leur voyage en transsibérien quand ils étaient jeunes.

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Demain matin, départ pour Rothenburg ob der Tauber.

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