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30 juillet 2017

Dimanche 30 juillet 2017 - ROTHENBURG

Dimanche 30 juillet 2017 - ROTHENBURG - Camping TAUBER ROMANTIK

Campingplatz Tauberromantik
Detwang 39
91541 Rothenburg o.d.T.

Départ de Würzburg dimanche matin, pour une nouvelle aventure. Je vais regretter l’ambiance de ce camping…

En route pour Rothenburg, une ville renommée pour son côté médiéval. Mais pour le moment, nous  posons nos pénates au Campingplatz Tauberromantik.Ici les douches sont comprises dans le prix forfaitaire. Une première en Allemagne !

L’accueil est sympa, en anglais, le site est en pleine nature, à priori pas de problème. Oui, mais… nous sommes en plein creux de vallée, dans un lieu très encaissé ou la nature est foisonnante, la touffeur palpable. De plus, chacun peut se placer comme il veut, et manœuvrer peut relever du grand art avec notre Elliot de 7 mètres de long !  L’humidité imprègne l’air. Et le soir même, pluie et orage. Le lendemain, le terrain est spongieux.  Bon, nous restons positifs, demain est un autre jour, et la ville paraît pleine de promesses.

Camping

 

Lundi 31 juillet 2017 - ROTHENBURG

Le lendemain matin, beau temps. Petit déjeuner (on peut commander son pain à l’accueil, ces fameux petits pains ronds ou carrés, souvent parsemés de graines), sac sur le dos, et on entame le chemin qui mène à la ville (2 kms de marche à pied)

Tout de suite, nous voilà au pied d’un beau porche médiéval. Toutes ces villes ont souvent bénéficié de plusieurs remparts, et de douves remplies d’eau. C’est le cas ici, mais le réaménagement a permis de mettre en place des itinéraires de randonnée sous les frondaisons, le long des douves dont l’eau a été redirigée. Bien sympa tout ça…

Nous passons donc le bastion de Klingen qui est couplé à l’église St Wolfgang (entrée payante), elle-même accolée à des casemates  et un chemin de ronde à la charpente tout en bois et au toit de tuiles. Il fait le tour de la ville et sa réfection a pu se faire grâce à la participation de donateurs locaux mais aussi internationaux : américains et japonais notamment.  Nous le parcourons un moment pour avoir une vue d’ensemble de la disposition de la ville, qui ressemble beaucoup à nos villes traditionnelles alsaciennes.

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Nous avions bien un itinéraire de découverte en tête, mais comment résister à enfiler une ruelle mystérieuse ou passer une tête sous un porche prometteur ? Bref, nous allons partir un peu dans tous les sens.

L’Hôtel de ville et les voûtes historiques

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Monumental avec une façade de style renaissance (1572) : rez-de-chaussée  tout en arcades, et en milieu de façade une tourelle avec un escalier en pas-de-vis, petit clin d’œil à notre beau château de Blois.

Ne se visite pas, mais belle architecture.  Derrière le bâtiment, on peut gagner les voûtes historiques, une construction à plusieurs arcades voûtées qui abrite un musée sur la situation de la ville durant la guerre de 30 ans avec armes et uniformes, et les anciennes oubliettes. Nous avons fait un autre choix, celui de visiter le musée de la ville impériale dont je parlerai plus loin.

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L'église Saint Jacques

Nous nous dirigeons vers l’église St Jacques. Cette église (St Jakob) est très caractéristique car l’une de ses chapelles les plus réputées est construite exactement sur une arcade qui enjambe la rue (début de construction 1311).

Pour commencer, l’entrée est payante et la dame à la caisse peu aimable. En faisant la queue, nous apprenons que la paroisse St Jacques est jumelée avec une paroisse de Tanzanie. L’église est gothique, avec des murs sans décoration couleur crème, d’une belle hauteur et très lumineuse. Les baies en ogive sont très hautes, étroites et garnies de grisailles. Seul le chœur possède des vitraux colorés, très hauts et assez étroits dont les scènes, vues de la nef, s’apparentent à des timbres-poste.  Nous voyons peu, ici, d’églises  décorées de vitraux colorés. Effets de la guerre ? Préférence de style ? Pression religieuse  ou budgétaire ?...

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Tilman Riemenschneider est là aussi l’auteur de deux retables, dont un est consacré à Ludwig-von-Toulouse, originaire de notre célèbre ville rose, le second étant celui du saint sang, monumental et majestueux, tout de bois  sculpté d’anges, et installé dans la chapelle située sur l’arcade. Un escalier à l’intérieur de l’église y donne accès.

Le chœur montre lui aussi un très beau retable en bois sculpté, décrivant la cène. Et sur son côté gauche, la pierre est sculptée de petits clochetons et de personnages qui veillent  sur le tabernacle.

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Une coupe de bois montée sur un pilier également de bois sculpté figure a quelques mètres du retable de Ludwig. La coupe sert aux baptêmes et le pilier représente un Jean-Baptiste aux cheveux crêpus accompagné de son bâton et d’un agneau, et de nombreux visages décorent tout le reste du pilier. Il s’agit là d’une œuvre offerte par la paroisse jumelée de Tanzanie.

Dans la nef  gauche, se trouve également une œuvre d’art des plus remarquables, particulièrement émouvante, offerte également par la paroisse africaine : un tronc d’arbre figurant une barque a été en partie évidée et sculptée de personnages dont ne voit que le visage et les épaules, qui se suivent et semblent passer d’une extrémité de la barque à l’autre. Un personnage situé à l’extrémité de la barque d’où tous les autres partent souffle dans la trompette du jugement dernier, tandis qu’un couple et un enfant (Joseph, Marie et Jésus ?) paraissent les accueillir à l’autre extrémité. C’est «le passage des âmes ».

Le Reichsstadtmuseum

Nous filons au Musée de la ville impériale dit Reichsstadtmuseum directement, car il reste ouvert en continu

Ce musée est installé dans un ancien couvent de dominicaines de 1259, qui sont définitivement parties en 1554, suite à la Réforme défendue par Martin Luther. Le jardin du cloître est encore visible, ainsi que l’espace qui servait de potager (avec sa pompe à eau), l’église a disparu (démolie en 1812), et on voit encore quelques pans de murs de l’aile occidentale (dite le Prieuré) et non accessibles au public.

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Après avoir eu des destinations diverses, le couvent fut racheté par la ville qui y installa ce musée. Certaines pièces ont été conservées dans l’état d’origine pour témoigner de la vie quotidienne d’un couvent. On peut visiter le cloître, le réfectoire, la salle capitulaire, le dortoir, une chambre à coucher, le réfectoire d’hiver et la cuisine.. Dans certaines pièces, on a reconstitué des boutiques qui se trouvaient en ville à cette époque dont une épicerie et une herboristerie qui est devenue par la suite une pharmacie, laquelle existe toujours (Marien apotheke).

La cuisine est particulièrement intéressante en raison de sa disposition et son fonctionnement : Sur une énorme table de pierre rectangulaire étaient disposés plusieurs feux destinés à cuire les aliments dans différents récipients. Un grand conduit d’évacuation était installé au-dessus. Une niche communiquant avec l’extérieur permettait aux sœurs de faire passer de la nourriture destinée aux plus pauvres.

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Le cloître accueille une partie des statues d’origine de l’église St Jacques, dont un Moïse qui tient entre ses mains les Tables de la Loi. Mais ce Moïse est pourvu de cornes…. En réalité, un copiste de l’époque aurait compris « cornu » au lieu de « couronné », deux mots à la consonance assez proche en latin. D’autres statues proviennent de demeures anciennes de la ville, dont toute une série illustrant les vertus et les vices sous forme de cariatides.

L’ancien dortoir permet d’admirer une immense collection d’armes et d’armures d’une très grande qualité. Une salle des fêtes datant de 1724 (beau plafond orné de stuc polychrome) contient une collection richement fournie de faïences, et notamment de chopes de tous les styles. Les seigneurs et comtes se sont souvent montrés mécènes de leur territoire, et ont favorisé autant que possible l’activité des fabriques alentours. De nombreuses faïenceries de qualité, ayant chacune leur style (couleurs, type de dessin) ont ainsi trouvé un débouché à leur production. Les pièces présentées sont rares car la plupart de ces faïenceries ont disparu aujourd’hui. Objets en étain également.

A parte :

Les allemands ont gardé un lien très fort avec la nature, qui se traduit par leur style de vie (beaucoup de loisirs de plein air) mais aussi par les thèmes artistiques. Les chopes sont souvent décorées de motifs floraux ou animaux, de paysages, de scènes de genre ou de chasse, tout comme les modèles exposés au musée.

Au sous-sol se trouvent la cuisine, une petite section archéologique qui expose néanmoins de belles pierres taillées servant d’armes, et une salle d’art religieux judaïque.

La section judaïque :

En 1298, a eu lieu un grand fort mouvement anti-juif à Rothenberg, attisé par un prêtre prêcheur, et qui s’est soldé par un pogrome. Le cimetière juif a été confisqué et réutilisé pour des sépultures chrétiennes, et les stèles ont disparu. C’est bien plus récemment qu’à la suite de travaux, on a retrouvé des stèles dispersées. Certaines ont été regroupées dans la section judaïque de ce musée, d’autres ont été incrustées dans le mur accolé à la Tour Blanche, une tour 12e siècle du premier rempart de la ville. A droite de la tour, existait alors une maison qui était le centre de la vie juive de l’époque.

Ce musée est véritablement une mine qu’il ne faut pas manquer.

Nous le quittons, la tête pleine de découvertes, pour aller nous restaurer, car il est presque 14h. Et là, ça se gâte : Rothenberg étant « la » ville touristique par excellence, il est quasi impossible d’y déjeuner sur le pouce. Restaurants et auberges se disputent la clientèle, en affichant des menus relativement passe-partout pour des prix surévalués. Nous allons finalement pouvoir déjeuner d’un petit pain fourré de viande ou de saucisse, certes nourrissant mais plutôt bourratif. Et je tiens à goûter la spécialité locale, une pâtisserie  appelée « boule de neige » de la taille d’un petit pamplemousse, constituée de pâte genre pâte à bugnes abondamment roulée dans le sucre glace, ce qui n’est pas précisément d’une légèreté à toute épreuve… Accueil particulièrement revêche du personnel de la pâtisserie…

Et faire un petit tour aux jardins ?

Un très agréable jardin se trouve à la place du château impérial édifié par les Hohenstaufen, qui s’est effondré suite à un tremblement de terre. Le jardin permet une très belle vue sur tous les alentours de la ville, et seule la chapelle St Blaise a été remise en état suite au tremblement de terre. Cette charmante petite chapelle sert de chapelle du souvenir aux morts des deux dernières guerres mondiales.

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Très jolie ville, au final, mais « ville à touristes » et ambiance bof. Dommage.

Demain, départ pour Augsbourg, en faisant un arrêt à Weikersheim, une petite ville réputée pour son château, même si elle est un peu moins connue que Rothenburg mais nous avons envie de juger sur pièces !

 

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Commentaires
B
bonnes vacances
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