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1 août 2017

Mardi 1er août 2017 - WEIKERSHEIM

Mardi 1er août 2017 - WEIKERSHEIM

Après Rothenburg, ses splendeurs et ses misères, notre prochaine étape se situe à Augsburg.  Avant d’y parvenir, Patrick me propose une halte à Weikersheim, dont le château est intéressant, tout comme la disposition de la ville qui a été conçue en fonction du château. J’hésite, j’hésite… et puis j’accepte. Cette petite halte durera environ une demi-journée alors pourquoi pas ?

Nous trouvons un parking pour bus et camping-cars à la sortie de la ville, mais reliée par un chemin à une porte donnant près de l’entrée du château. Etonnante place du centre-ville, de forme ovale, avec l’église à une extrémité et l’entrée du château qui lui fait face ! Les maisons basses qui ferment l’ovale de chaque côté, en demi-cercle, sont d’anciennes maisons de fonctions des serviteurs du château. A l’évidence, tout le centre-ville a été conçu en fonction du château.

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Pendant des siècles, il y avait là un château-fort occupé par les comptes et seigneurs locaux. Lorsque la famille princière Hohenlohe en pris possession, en 1586, il aménagea sa nouvelle résidence en château renaissance, de forme triangulaire, en conservant le donjon et la porte moyenâgeuse de l’entrée. Si l’aménagement renaissance a disparu (remplacé par une décoration et un ameublement baroque par les derniers descendant Hohenlohe), cet édifice n’est pas une demeure de seconde zone, bien au contraire, car l’intérieur a conservé tous ses meubles et décorations d’origine 18e siècle. Par contre, visite guidée obligatoire et en allemand ! Heureusement, un dépliant en français nous est remis afin de suivre la visite.

Nous aurons la chance de voir les appartements du prince et ceux de son épouse. La mode des appartements en enfilade comme au château de Versailles a connu une mode qui ne s’est pas démentie pendant très longtemps en Allemagne. Mais ici, petite modification : les pièces sont bien en enfilade, mais un couloir réservé aux serviteurs les dessert, permettant à ces derniers de charger le bois des poëles chauffant les pièces ; en effet, l’accès se faisait directement à travers le mur sans avoir à ouvrir la porte. Ainsi, les courants d’air étaient évités tout comme la déperdition de chaleur. Une fois entré, l’enfilade de gauche était réservée à Madame, tandis que celle de droite à Monsieur. Un appartement comprenait trois pièces : une antichambre, une salle d’audience et une chambre.

L’antichambre était réservée aux l’attente des solliciteurs, et aux rendez-vous courts. La salle d’audience permettait au prince ou à son épouse de recevoir les personnes importantes. La chambre était davantage une pièce à vivre, une pièce de représentation qu’une chambre à coucher. D’ailleurs, quand la mode du baroque va s’imposer, il ne sera pas rare d’accorder des audiences dans sa chambre. La décoration intérieure va progressivement emprunter au baroque pour les appartements de Madame, qui s’orneront de couleurs pastels, de stucs blancs et de miroirs ; Monsieur ornera ses murs d’un grand nombre de petits tableaux sépia d’une grande finesse, au décor tracé à l’encre de seiche à la façon de l’encre de Chine, et mettant en avant toutes les vertus dont doit être paré un vrai prince. Les pièces donnent sur le jardin, pour la plupart, et sont donc très lumineuses. Meubles, tissus, et même un berceau de présentation pour bébé sont visibles ici, avec ce je-ne-sais-quoi de vécu, très chaleureux.

Nous nous rendons ensuite dans la salle dite « des chevaliers », en réalité une salle de réception grandiose. C’est une salle clairement renaissance, avec un plafond à caissons décoré de scènes de chasse. De grands portraits ornent les murs, dont le bas, sur 60 cm environ, porte des tableaux représentant des châteaux de la région ou de France, très admirés à l’époque. Nous reconnaissons aisément Vaux-le-Vicomte, Chantilly, Versailles…. Les espaces laissés libres sont décorés de peintures en trompe-l’œil. Mais le plus surprenant ici, c’est le décor qui occupe la moitié supérieure des murs : des animaux en relief semblent en jaillir pour se précipiter dans la pièce : des pattes, des têtes, des bois ou des défenses (même les animaux exotiques ont leur place ici !). L’effet 3D est remarquable et unique ! Très belles sculptures en stuc doré à l’encadrement de la porte d’accès dans la pièce, et autour de la cheminée, montrant la guerre contre les turcs.

Certains appartements étant en rénovation, nous n’y aurons malheureusement pas accès.

Le jardin, dessiné « à la française », est en visite libre. Une large terrasse bordée d’une balustrade précède ce jardin. Des statuettes de nains très expressifs (galerie de nains) la décorent : il semblerait que le compte Carl Ludwig von Hohenlohe ait pris malicieusement plaisir à caricaturer sa cour…  Bassins, statues inspirées de l’antiquité, bordures abondamment fleuries et entretien sans faille en font une promenade très appréciable. Depuis l’arrière du château, le jardin part en pente jusqu’à deux bâtiments disposés en arc de cercle et terminant la perspective. Il s’agit de l’Orangerie,  où hivernent les plantes fragiles : citronniers, orangers, oliviers, agaves, palmiers… Du côté droit du jardin à la française, existait un verger et l’édifice destiné aux armes. Du côté gauche, un parc arboré aux larges allées, accessible au public gratuitement.

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Cette visite est assurément à ne pas manquer.

Nous regrettons toutefois qu’elle soit obligatoirement guidée, et uniquement en allemand, car nous avons eu peu de temps pour examiner -et admirer- chaque pièce. Nous l’avons suivie avec une documentation qu’il a fallu rendre à la fin de la visite. 

Par ailleurs, nous ne pourrons partager que des photos du jardin concernant cette visite. En effet, aucune photo n’est autorisée ici.

Une exposition sur l’alchimie, avec visite d’un cabinet avec ses fours et ses traités. Le comte Wolfgang von Hohenlohe soutint les recherches dans ce domaine dans les années 1600. Très sympa et bien conçue.

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Aparté :

Le touriste français est bien souvent puni en Allemagne, car de nombreux musées/châteaux ou autres visites ne sont commentés qu’en allemand, parfois en anglais mais souvent partiellement.

Nous avons parfois dû renoncer à des expositions, notamment sur la Réforme engagée par Martin Luther et qui est d’une grande importance pour comprendre l’histoire de la région, faute de traduction. Les audioguides sont rares aussi, et la traduction française y figure rarement ; une visite audioguidée en anglais est parfois possible, mais il faut déjà avoir un bon niveau, d’autant que les termes d’art ne font pas forcément partie du vocabulaire courant.

Il est souvent interdit de prendre des photos, mais néanmoins ne pas hésiter à poser la question. En effet, on peut parfois être autorisé à photographier moyennant un supplément à payer, et à l’assurance de ne pas utiliser de flash.

Payer en plus pour prendre des photos (environ 3 euros), voilà qui me laisse un peu perplexe …

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Commentaires
B
le jardin est très joli
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