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23 juillet 2021

Vendredi 23 juillet 2021 - TURENNE

Vendredi 23 juillet 2021 - TURENNE

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Ah Turenne et ses multiples rebondissements historiques !

Pour bien comprendre ce qui s’est déroulé ici comme dans de nombreux autres villages de la région dépendant de la vicomté de Turenne, il faut revenir sur ce qui en a fait un territoire pas comme les autres.

Très tôt dans l’histoire, le site surélevé est occupé. Mais c’est tout particulièrement au 11e siècle que les seigneurs de Turenne, arrivés ici vers l’an 1000, y font édifier un château.

De quoi était constituée cette vicomté ? en gros d’une bonne partie du sud de la Corrèze, dont 100 000 habitants, 111 paroisses et 1200 villages. 4 siècles ont été nécessaires pour achever la construction de ce château qui a un petit air de krak des chevaliers.

Et les vicomtes de Turenne, qui sont-ils ?

En réalité, il n’y a pas de famille DE Turenne. Plusieurs familles vont se succéder à la tête de cette vicomté, Turenne étant le nom du lieu :

Du 9e au 13e siècle, ce sont les Comborn qui sont seigneurs de Turenne et dont l’un s’illustra aux croisades. Ils furent aussi les protecteurs des troubadours.

Pendant la première moitié du 14e siècle, ce sont les Comminges qui y règnent, mais qui la cèderont aux comtes Roger de Beaufort. Deux papes seront issus de la famille de Beaufort (Clément VI et Grégoire XI).

Durant cette période, Turenne et le Périgord deviennent la terre d’élection des troubadours et du « gai savoir » (source Office du tourisme).

De 1444 à 1738, la vicomté passe aux mains d’une célèbre famille, celle des La Tour d’Auvergne ; c’est de cette famille qu’est issu Henri II de La Tour d’Auvergne, dit « maréchal de Turenne » et qui fut décapité en 1675 par un boulet de canon durant une bataille.

Cette vicomté parvint à demeurer indépendante du pouvoir royal et fut même une place forme protestante durant les guerres de religion.

Elle subit par la suite les assauts des ducs de Noailles qui leur faisaient concurrence et se trouva en difficulté lorsque le dernier vicomte de la famille De La Tour d’Auvergne (Charles Godefroy de Bouillon) se trouva fortement endetté. Ce dernier finit par vendre la vicomté à Louis XV en 1738 et les habitants perdirent alors tous les avantages dont ils disposaient durant leur indépendance. Par prudence, le roi fit démanteler la forteresse dans les années qui suivirent. Cette forteresse avait su aussi être un foyer de culture qui disposait d’une importante bibliothèque, attirer des artistes et être le lieu de fêtes magnifiques.

La visite se mérite car le village est constitué de petites maisons de pierre qui se serrent les unes contre les autres le long de rues qui s’enroulent en spirale autour de la butte couronnée par le château. L’Office du Tourisme nous remet un plan avec circuit de découverte bien utile.

La pente est rude, mais ces maisons avec tourelles ou échauguettes, portes au linteau sculpté style Renaissance, le tout agrémenté de belles baies et de pots fleuris sont particulièrement jolies. On y voit quelques belles maisons nobles, mais aussi une multitude de détails charmants sur des maisons plus modestes qui donnent énormément de cachet à ce village : anciennes auberges du 18e siècle, maisons à tours carrées du 17e siècle… Une vraie plongée dans l’histoire !

Depuis quelque temps, nous remarquons que les rues pavées laissent de plus en plus la place à des calades*, en partie ou en totalité.

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La visite du château commence par un petit passage à la caisse : 5,50 euros par adulte.

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Nous passons sous l’arche d’entrée et nous trouvons dans une petite cour qui donne accès à la salle des gardes. Celle-ci se trouve au rez de chaussée d’une solide tour carrée du 13e siècle. C’est aussi dans cette tour qu’on battait la monnaie. La salle est d’architecture romane, et on lui a ajouté des fenêtres qui n’existaient pas à l’origine. Elle contient des meubles anciens d’époque Louis XIII. La cheminée est large de 4 mètres et on pouvait s’y installer pour se réchauffer.

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A la sortie de la tour, nous nous retrouvons dans un joli jardin « à la française » qui mène vers la grande tour ronde dite Tour César des 12e/13e siècles. Autrefois, entre les deux tours, point de jardin mais un immense corps de logis qui a disparu. Néanmoins, beau panorama tout autour des remparts sur les environs, et plus encore du haut de la tour César accessible au public.

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Il est déjà 13h30, il fait toujours chaud… et faim !

 Il y a peu d’opportunités de se restaurer sur la butte elle-même, et c’est avec plaisir que nous découvrons dans une ruelle une toute petite maison avec terrasse ombragée attenante, entourée de végétaux protecteurs près de la Maison du Sénéchal. On peut y manger de très bons sandwichs, généreusement garnis, au magret de canard fumé ou au fromage de chèvre, avec crudités, et du délicieux gâteau aux noix « maison » cuisiné par la patronne. Nous espérons vraiment que cette petite pause casse-croûte va perdurer, car l’établissement est à vendre pour raison de santé.

Avis aux repreneurs !

LA RUCHETTE
Le Bourg
Turenne
06.89.05.74.14.

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Tout autour de la butte demeurent des restes de fortifications ; les suivre permet une balade sympathique mais aussi la possibilité d’accéder à la collégiale Notre-Dame-St Pantaleon.

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La vie religieuse à Turenne fut tout aussi mouvementée que la vie politique. Des affrontements pour la prééminence de telle ou telle église entre curés et chanoines relevant de différentes autorités ainsi que les guerres menèrent à la disparition des deux églises présentes sur le site depuis le moyen-âge.

Finalement, l’église actuelle est tout ce qui reste du prieuré, et ce n’est d’ailleurs pas la construction d’origine. Elle mérite néanmoins le détour, car son architecture est une peu surprenante : les arrêtes d’ogives de la nef et des travées ne sont pas sculptées en relief comme souvent, mais soulignées par des pierres claires qui tranchent sur le gris des murs et des plafonds. Egalement, très joli retable de bois doré.

Nous avons pu noter qu’il y a en Corrèze une dévotion particulière pour St Joseph dans son rôle de père terrestre du christ, de Ste Thérèse de Lisieux, de St Antoine de Padoue, de Ste Anne parfois dans son rôle d’éducatrice de la vierge, ainsi que du Cœur Sacré de Jésus. Leur présence est attestée par tableaux et statuaire dans pratiquement chaque église ici.

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